Les clefs du solfège. https://les-clefs-du-solfege.com/ Apprendre la musique sérieusement... mais autrement ;-) Sun, 06 Aug 2023 08:58:08 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 https://les-clefs-du-solfege.com/wp-content/uploads/2020/01/cropped-DC1-2-1-32x32.jpg Les clefs du solfège. https://les-clefs-du-solfege.com/ 32 32 Une question de tonalité https://les-clefs-du-solfege.com/tonalite/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=tonalite https://les-clefs-du-solfege.com/tonalite/#comments Tue, 25 Jul 2023 06:22:10 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=9169 Le mystère du “Do # mineur” « Do dièse mineur », ça sonne bien, non ? Je veux dire : c’est beau comme association de mots. « Do dièse mineur » : ça en jette, c’est la classe, ça sonne comme une formule magique, vous ne trouvez pas ? On en trouve un peu partout,…

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Le mystère du "Do # mineur"

« Do dièse mineur », ça sonne bien, non ? Je veux dire : c’est beau comme association de mots. « Do dièse mineur » : ça en jette, c’est la classe, ça sonne comme une formule magique, vous ne trouvez pas ? On en trouve un peu partout, en plus, des formules dans ce goût-là : la Messe « en Si » de Bach, la Fantaisie « en ut mineur » de Mozart, l’Adagio « en sol » d’Albinoni, etc, etc… 

La grande majorité des amateurs accepte ces titres tels quels, même si, dans un coin de leur tête, ils se demandent quand même ce que ça pourrait bien vouloir dire.

Ceux qui ont déjà quelques connaissances ont parfois plus ou moins compris que ça a à voir avec des questions de dièses et de bémols, ou ont entendu parler de « tonalité » mais, globalement, peu des apprentis musiciens ont une idée claire et utile de cette affaire, et c’est bien ce que je vous propose de régler avec vous aujourd’hui… parce que c’est super intéressant bien sûr !

Pour comprendre de quoi il retourne, nous allons certes commencer par parler un peu de tonalité, mais il faudra aussi faire une pause-explication sur les gammes avant de pouvoir revenir à notre fameux « Do# mineur ». Logique : la musique étant un grand puzzle, certaines pièces ne peuvent s’appréhender correctement qu’à l’aide de notions complémentaires. 

Tonalité versus Modalité… ou même Atonalité! 

La tonalité, c’est peut-être un mot qui vous semble étranger mais, en réalité, c’est quelque chose que, dans les faits, vous connaissez très bien ! Car si vous avez grandi en « Occident », que vous le vouliez ou non, vous en êtes imprégnés. Oui oui, même si vous ne le savez pas, même si ça n’est pas conscient, dans la mesure où vous baignez dedans depuis votre naissance, je vous garantis qu’une musique NON tonale, ça vous saute aux oreilles et même parfois comme quelque chose de « bien bizarre ».

> Vous voulez tester ?

Lesquelles de ces musiques trouvez-vous les plus « normales », les plus « habituelles » ? (Attention, je n’ai pas dit « lesquelles préférez-vous ? » !)

1.

2.

3.

4.

5.

  • La 1ère et la 3e sont écrites dans le système tonal : c’est ce à quoi, malgré vous, vous êtes habitués.
  • La 2d et la 4e utilisent le système modal (en réalité, deux systèmes modaux différents) : c’est beau, c’est coloré, mais c’est « original » aussi… c’est moins habituel !

  • La 5e est carrément atonale… et, disons-le, ça sonne “très étrange” !

Et pourtant, dans tous ces exemples, ce ne sont que « des sons », des notes qui s’enchainent les unes aux autres… alors où est la différence ? Comment, à partir de hauteurs similaires, on arrive à créer une différence ?

Il y a deux raisons, intriquées l’une dans l’autre, qui se conjuguent.

Les règles implicites qui organisent les mélodies tonales

Créer une différence, c’est d’abord une question de « système », de règles qui organisent la façon dont les notes peuvent (doivent), ou ne peuvent pas, s’enchainer.

Je m’explique : dans le système tonal par exemple, les notes n’ont pas toutes la même importance, elles sont « hiérarchisées » ! Ça veut dire que dans le système tonal, on a une note si « forte » qu’elle attire toutes les autres à elle : c’est elle qui donne la sensation d’un « c’est fini », d’un repos, d’une stabilité, celle à laquelle on retourne toujours quel que soit le voyage mélodique qu’on a pu faire ! 

> On l’appelle la « tonique » (et remarquez la logique du vocabulaire, la « tonique » donne le nom de la « tonalité » !). Vous imaginez bien qu’elle crée une contrainte incroyable dans nos mélodies (elle impose des tournures de phrases) puisque tout part d’elle ou revient à elle !

Mais ce n’est pas tout ! De même qu’un aimant a deux polarités opposées, quand on est dans le système tonal, on a encore une autre note essentielle qui vient s’opposer à la tonique, créer du mouvement, de la tension… une note qui crée le déséquilibre, suscite la suspension et rend nécessaire la résolution, le retour à la tonique. 

> On l’appelle la « dominante » (un mot qui rejoint l’image d’un point culminant d’où on doit redescendre). Elle aussi contribue terriblement à forger l’allure de toutes nos mélodies puisque c’est en passant par elle qu’on peut déclencher ce qu’on recherche en musique tonale : des sensations d’attirance, d’attraction.

Et toutes les autres notes ? 

En exagérant à peine, elles semblent n’être que des façons d’arriver sur l’une ou l’autre de ces deux polarités !

> Testez votre imprégnation tonale !   🙂

Vous n’êtes pas sûrs de voir de quoi je parle ?  Chacun de ces extraits appartient à la grande famille des musiques qui s’inscrivent dans une TONALITÉ. Écoutez-les et pour chacun d’eux, posez-vous la question : est-ce que le morceau pourrait se finir ici ou est-ce qu’on attend une petite mélodie complémentaire qui donnerait plus l’impression d’un achèvement, d’un aboutissement, d’une terminaison ? (N’hésitez pas à écouter plusieurs fois le même extrait !)

Attention : évidemment, je n’ai pris que la première phrase de ces chansons, donc on sait bien qu’il y a encore quelque chose derrière ! La question, c’est “est-ce que je pourrais m’arrêter là et faire croire que c’est normal ?”

1.

2.

3.

4.

Quand vous vous dites « ah oui, là on entend un « c’est fini » » (exemples 1 et 2), ce que vous entendez, c’est une TONIQUE, la note fondamentale de la tonalité ! 

Et tout le reste du temps, quand vous vous dites « ah non, là quand même, ce serait bizarre de s’arrêter là » (exemples 3 et 4), ce que vous entendez, c’est une dominante (ou une de ses notes copines), polarité opposée de la tonique.

Et oui, c’est comme ça la tonalité : ça donne la sensation que la musique VA QUELQUE PART, et tant qu’on n’y est pas encore… on ne peut pas s’arrêter, on sent bien qu’il va encore se passer quelque chose !

Et si ce n’est pas tonal…

Mais soyons clairs ! Si ce système nous parait « naturel » et évident parce qu’on y est habitué et qu’on en a intégré toutes les nuances, il n’a pourtant rien d’universel ! 

La preuve, dans beaucoup de pays du monde, ou même en Occident avant le XVIIe siècle, on est dans une musique qu’on appelle MODALE. C’est à dire que même si on retrouve une note qui dit « c’est fini », la sensation est beaucoup moins impérieuse : elle ne hiérarchise pas les notes de musique avec autant de force ! Dans le système modal, certes, on trouve une « finale », mais celle-ci n’est pas favorisée comme seule et unique note attractive : les autres y trouvent donc une place beaucoup plus égalitaire.

Et c’est sans parler du XXe siècle qui va encore plus loin dans cette question de NON-hiérarchie des notes entre elles (tout l’inverse de la musique tonale donc) avec la musique ATONALE : dans cette musique-là, on met un point d’honneur à créer une égalité absolue pour chaque note. Alors évidemment, dans ce système-là, impossible de trouver la moindre note qui donnerait une sensation de « c’est fini » : on peut commencer sur celle qu’on veut, et finir sur celle qu’on veut aussi ! On fait même attention de ne pas en répéter une plus que l’autre pour éviter de donner l’impression d’une note plus importante que les autres, c’est dire !

Une question d’échelle de notes : les gammes.

Maintenant, si cette attirance tonique – dominante est le principe essentiel de la tonalité, il ne faudrait pas oublier que ce sytème ne peut prendre place qu’à la condition sine qua non qu’il vienne se greffer, se conjuguer à un certain type « d’échelle » de notes. Je m’explique.

Quand il s’agit d’écrire notre langue française, il est très simple de comprendre que tous les mots, toutes les phrases que nous créons peuvent être décomposées, réduites à un nombre limité de lettres (26… ce n’est pas tant que ça !) et qu’à elles toutes, rangées dans l’ordre, ces lettres forment NOTRE alphabet, notre réservoir des possibles. 

C’est à dire aussi qu’à l’inverse, si on veut apprendre à parler slave ou hindi, on commence généralement par apprendre l’alphabet correspondant afin de voir, comprendre, apprendre ce qu’il y a dans cette nouvelle réserve là, différente… dans laquelle nous allons puiser ce qu’on veut, autant qu’on veut, dans l’ordre qu’on veut pour construire des mots, des phrases, un discours dans cette AUTRE langue, cet autre système.

Dans la musique, ce n’est pas très différent !

Si on décompose les mélodies tonales de Frère Jacques, Cadet Roussel ou La Marseillaise (parmi des milliers d’autres), ou si on réduit les musiques tonales de la Sonate au Clair de Lune de Beethoven, This Little Babe de Britten ou la chanson traditionnelle russe Le Long de la Volga (parmi des milliers d’autres) à un seul exemplaire de chaque hauteur, on se retrouve avec un nombre très limité de notes : seulement 7 !

Et si, en prime, on range ces quelques notes du plus grave au plus aigu (en commençant pas la tonique, n’est-ce pas !), on se rend compte qu’en plus, on ne tombe, à chaque fois, que sur deux types d’« alphabets musicaux ». Un premier alphabet musical qu’on appelle la « gamme Majeure », et un autre alphabet musical, très proche, qu’on appelle la « gamme mineure ».

Exemple : Frère Jacques et la gamme Majeure

Bien sûr on peut appliquer la même logique avec des mélodies modales, et là on tombe sur des « alphabets » beaucoup plus variés : une gamme à 5 notes seulement dans le mode pentatonique, une autre à 6 notes avec la gamme par tons, des gammes à 8 notes dans les modes de Messiaen, ou d’autres types de gammes à 7 notes (je vous explique ça juste après) dans les modes anciens.

Ok, ok ! Mais… gammes tonales ou gammes modales, on prend quelles notes exactement ? Un « do » ? Un « mi » ? Un « sol » ? 

Pourquoi avoir illustré ci-dessus la question des gammes avec des numéros, des places de notes par rapport à la tonique, et pas avec les traditionnels « do – mi – la – sol – fa » et compagnie ? 

Alors là, on touche à la vraie grosse différence fondamentale entre le français et la musique.

Autant un alphabet langagier s’appuie sur les lettres en tant que lettres, autant « l’alphabet musical » (les gammes) ne s’appuie PAS VRAIMENT sur les notes en tant que notes, MAIS PLUTÔT pour ce qu’elles disent de leurs RAPPORTS entre elles.

Eh oui ! Contrairement à ce que pensent M. et Mme Tout-le-Monde, ce qui est intéressant quand on dit que la musique fait « do – ré », c’est moins de connaitre le nom des notes que de comprendre le dessin que ça décrit.

> Dans mon exemple, « do – ré », ça explique avant toute chose que la musique fait un mouvement qui monte, et qui monte  précisément d’une petite marche (on peut même la mesurer, elle fait 1 ton*).

MAIS, en soi, ce mouvement qui monte d’une petite marche, je peux aussi le recréer

  • à partir d’un « sol »… si je le fais suivre d’un « la »,
  • à partir d’un « mi »… si je le fais suivre d’un « fa # »,
  • à partir d’un « si bémol »… si je le fais suivre d’un « do »,
  • etc, etc…

c’est à dire que je peux le recréer (avec l’aide des dièses et/ou des bémols) à partir de n’importe quelle note de mon choix !!!

Du coup, maintenant, si on reprend cette histoire de gammes majeures et de gammes mineures, ça veut dire que ce qui compte, c’est d’abord et prioritairement le dessin que forme l’enchainement des notes :

quand je dis « do – ré – mi – fa – sol – la – si – do », c’est un exemple (parmi tant d’autres) de gamme Majeure PARCE QUE cette suite de notes compose une suite de distances caractéristiques : 1 ton (entre do et ré) – 1 ton (entre ré et mi) – 1/2 ton (entre mi et fa) – 1 ton (entre fa et sol) – 1 ton (entre sol et la) – 1 ton (entre la et si) – 1/2 ton (entre si et do)*.

Mais ce type d’échelle, cette suite particulière et identifiée d’intervalles, on peut la reconstruire à partir de n’importe quelle autre note ! Il suffit, encore une fois,  de s’aider des dièses ou des bémols*.

N’hésitez pas à mettre la vidéo en ralenti pour avoir le temps de conscientiser le pourquoi de telle ou telle note !

Pour rappel, le dièse monte, il hausse la note d’un demi-ton : le “fa #” se trouve donc à mi chemin entre la note “fa” et la note “sol”.

Pour rappel, le bémol descend, il abaisse la note d’un demi-ton : le “sol b” se trouve donc à mi chemin, lui aussi, entre la note “fa” et la note “sol”.

Au final, ce que veut dire « Do # mineur » !

Alors… maintenant que vous avez toutes les pièces du puzzle, on n’a plus qu’à les assembler !

Ce morceau est en « Do dièse mineur » ?

Vous savez à présent que le mot « mineur » vous indique d’emblée deux choses importantes : 

  1. cette musique utilise « l’alphabet musical » mineur, c’est à dire une gamme dont on connait précisément la structure, dont la forme-dessin est caractéristique et immuable, et une fois que vous l’aurez dans l’oreille, vous saurez à l’avance à quoi vous attendre comme « univers ».
  2. dès qu’on parle « mineur » (ou « Majeur »), on sait aussi qu’on s’inscrit toujours dans le système de la tonalité, un système qui hiérarchise très fortement les notes entre elles avec, entre autres, une “note cheffe” particulièrement attractive et structurante : la tonique.

Maintenant, puisque le système tonal fonctionne à partir de n’importe quelle note, on doit quand même préciser laquelle on affecte au titre de « tonique » pour cette fois-ci, quelle hauteur on choisit en particulier, juste le temps de cette oeuvre, comme note structurelle de base. Ici, vous l’avez compris, ce sera le « do dièse » !

Ainsi, en croisant le nom de la tonique et la structure de la gamme, on peut reconstruire l’échelle des 7 notes dont on va se servir.

Pour le musicien, connaitre la note tonique et le type de gamme choisi permet de se préparer à l’univers dans lequel il rentre,

  • autant en terme « d’oreille » (un monde sonore qui définit les notes qui vont bien ensemble et celles qui vont sonner comme un cheveu sur la soupe !) 
  • qu’en terme de compréhension du morceau (quelle note joue quel rôle)
  • qu’en terme de « technique instrumentale » (chaque tonalité comprend plus ou moins de dièses ou de bémols et cela affecte le nombre et la place des touches noires qui remplacent les touches blanches sous les doigts d’un pianiste, le nombre et la position des pédales pour une harpe, pour prendre deux exemples parmi les plus évidents)

Pour le compositeur, choisir d’écrire avec une tonique en Fa plutôt qu’une tonique en Do peut revêtir deux formes d’importances différentes, malgré le fait que les deux puissent être pareillement en Majeur :

  • puisque la place de la tonique contraint la hauteur à laquelle il faut revenir, cela a un impact sur la tessiture utilisée (ça veut dire à quel point la mélodie va dans l’aigu ou pas), ce qui est particulièrement important pour de multiples raisons :
    • est-ce que le musicien va pouvoir « faire » les notes écrites (les chanteurs comme les instruments ne peuvent pas produire TOUTES les notes qui existent du grave à l’aigu à eux tous seuls) ?
    • est-ce que cela met en valeur la sonorité de l’instrument (même si une soprano peut chanter un do grave, ce n’est pas là que sa voix sera la plus belle) ?
    • est-ce que cela correspond à des notes pratiques à jouer (le corps humain doit s’adapter à l’instrument et certains enchainements de notes demandent des positions qui sont plus difficiles à réaliser que d’autres) ?
  • et dans un tout autre genre, à une certaine époque, on associait aussi chaque tonalité à des « affects » particuliers : par exemple, Mi bémol Majeur était associé au pathétique et au cruel alors que Ré Majeur était associé au joyeux et au guerrier (même si, évidemment, les compositeurs n’étaient pas toujours d’accord entre eux sur les affects à attribuer aux tonalités en question !).

Qu’en dites-vous ? Est-ce que ce n’est pas fou tout ce qu’il y a derrière ces simples mots : un nom de tonalité ?

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Bémols et autres altérations https://les-clefs-du-solfege.com/bemols-et-autres-alterations/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=bemols-et-autres-alterations https://les-clefs-du-solfege.com/bemols-et-autres-alterations/#respond Mon, 31 Oct 2022 06:27:13 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=9017 Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler de l’histoire du « Bémol », et des altérations en général. En effet, j’ai découvert que peu de gens connaissent cette origine or l’anecdote est non seulement intéressante, mais utile, aussi, à ceux qui s’emmêlent encore les pinceaux pour savoir si le bémol fait monter ou descendre la note. > Comme…

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Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler de l’histoire du « Bémol », et des altérations en général.

En effet, j’ai découvert que peu de gens connaissent cette origine or l’anecdote est non seulement intéressante, mais utile, aussi, à ceux qui s’emmêlent encore les pinceaux pour savoir si le bémol fait monter ou descendre la note.

> Comme souvent, comprendre aide à apprendre !

Je vous raconte :

Le bémol : la première des altérations inventée.

Saviez-vous que le mot « bémol » n’a pas été choisi au hasard ? Son nom veut littéralement dire « B – mou » ! Oui, un « b » (la lettre) qui est « ramolli ». 

Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ?

Eh bien, vous savez que les noms des notes de musique tels qu’on les utilise en France (do, ré, mi…) n’ont été inventés qu’au Moyen Age. Avant ça (et encore aujourd’hui dans beaucoup de pays), on utilisait le système des lettres (comme on les retrouve aussi en jazz par exemple) : « A » pour « la », « C » pour « do », « D » pour « ré »,… et « B » pour «  si » !

Alors le « B mou », c’est simplement un « si ramolli ». 

Vous ne comprenez pas comment on peut ramollir un si ? 

C’est vrai, en réalité, soyons précis, c’est la corde de si qu’on ramollit… parce qu’on la détend ! Bien sûr, car que se passe-t-il quand une corde perd en tension ? Le son baisse (et c’est bien pour ça qu’on doit régulièrement accorder son instrument) !

La voilà, l’origine de notre fameux bémol qui abaisse d’1/2 ton la note qu’il altère.

Et si vous vous demandez pourquoi on n’a pas plutôt choisi le nom de « Cémol », ou « Amol », (bah oui, on aurait pu détendre d’autres cordes que celle du « si »), c’est encore une vieille vieille histoire de l’époque où la musique n’était pas pensée par rapport à des gammes de 7 notes, mais seulement de 6 (l’hexacorde) et où la tonalité n’existait pas encore, mais seulement la modalité. Du coup, avec ce système théorique, dans la pratique, seule la note « si » pouvait effectivement, réellement, se retrouver altérée (vous avez bien compris que « altérée » veut dire « un peu changée ») : la question ne se posait tout simplement pas pour les autres hauteurs.

C’est avec le temps et l’évolution des théories (et des pratiques) de la musique que progressivement, l’une après l’autre, d’autres notes ont aussi eu besoin, de temps à autre, d’être abaissées et qu’on a fini alors par garder le signe et le nom du « bémol » pour en faire un outil à part entière, sans plus de rapport exclusif à la note si.

Le bécarre : miroir nécessaire du bémol.

Alors évidemment, si vous avez compris l’origine du nom « bémol », je suis sûre que vous devinez bien la petite histoire du mot « bécarre » : un bécarre, c’est un « B carré » (qui se dessine donc à l’origine avec un ventre anguleux et auquel, avec le temps, on a rajouté une patte !), c’est à dire une corde de si dont la tension est normale, habituelle… donc plus dure (parce que plus tendue) que celle du bémol !

Et voilà comment, en suivant la même évolution, l’indispensable bécarre est finalement devenu l’outil qui annule toute altération (bémol ou dièse) affectant une note précédente et remet la note en question à sa place « naturelle ».

Le dièse : le petit dernier !

Cette fois, l’histoire du mot ne va pas spécialement aider à retenir qu’un dièse hausse la note d’1/2 ton. Mais je trouve quand même intéressant de savoir que c’est une altération qui n’apparait que progressivement au Moyen Age (donc bien plus tard que le bémol et le bécarre) et son dessin (l’aviez-vous remarqué ?), n’est qu’une transformation-évolution du dessin du bécarre. Une façon de montrer qu’on tire encore un peu plus sur la corde (ce qui, pour rappel, fait donc monter sa hauteur) ?

Ah ah ! Alors ? Qu’en dites-vous ? Intéressant, non ?

Vous me direz si ça vous a aidé à intégrer que le bémol descend et le dièse monte ? Si, à partir de maintenant, vous regarderez ces petits signes avec des yeux différents ? Je vous le souhaite en tout cas.

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STAGE “chant et musique” https://les-clefs-du-solfege.com/stage-chant-musique/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=stage-chant-musique https://les-clefs-du-solfege.com/stage-chant-musique/#respond Sat, 20 Aug 2022 08:13:36 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=8679 🎶   … pour une rentrée en musique !   🥳                     Ça vous tente ? Ce qu’on y fait : des moments de “découverte technique vocale” : conscience du corps, de la posture, des vibrations et du rapport de tout ça avec une voix facile et fluide…

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🎶   … pour une rentrée en musique !   🥳

                    Ça vous tente ?

Ce qu’on y fait :

  • des moments de “découverte technique vocale” : conscience du corps, de la posture, des vibrations et du rapport de tout ça avec une voix facile et fluide
  • des moments d’apprentissage du “morceau” : on écoute, on répète, et on recommence pour s’améliorer…
  • quelques exercices de “musique” : toujours en rapport avec ce dont on a besoin pour mieux comprendre et mieux chanter la pièce de musique qu’on travaille.

C’est pour qui :

  • pour tous ceux qui ont envie de chanter, du moment qu’ils sont motivés !
  • … autrement dit, vous comprenez bien que ce n’est pas réservé aux soi-disant “forts”, “doués”, “avancés”, “déjà musiciens”, ou que sais-je…
  • oui oui, c’est aussi pour ceux qui commencent, ceux qui essayent, ceux qui découvrent 😊

Ma pédagogie…

J’ai toujours été étonnée de voir des personnes “faire” 20 ans de chorale et être, au final, toujours aussi débutantes en musique ! Parce que, comme n’importe qui, vous connaissez pourtant déjà beaucoup de choses en musique ! Même si c’est inconscient, c’est un langage, une culture, dont vous êtes imprégnés depuis votre enfance ! Alors comment se passe les séances habituelles pour que si peu de choses évoluent ?

De mon côté, je fais le pari qu’il est plus intéressant et beaucoup plus aidant de prendre un peu de temps sur chaque séance pour deux ou trois explications théoriques, deux ou trois informations, ou pour quelques exercices préparatoires. Ça n’a rien de long, rien de compliqué, le plus souvent c’est même un moment de grande satisfaction car vous pouvez enfin expliquer ce que vous ressentiez sans pouvoir l’analyser, et au final, vous progressez 🤩 … pour un plaisir augmenté !

Combien on est :

  • un grand maximum de 11 personnes, un minimum de 5
  • c’est à dire assez pour ne pas se sentir seul mais pas trop pour avoir des conseils personnalisés !

C’est quand :

  • le vendredi 2 septembre, de 20h à 21h30 (peut-être 21h45 si vous êtes en forme et que le travail s’y prête)
  • le samedi 3 septembre, de 10h à 12h30
  • et le dimanche 4 septembre, de 10h à 12h (12h15 s’il y a besoin de finir en beauté 😉 )

Ça coûte combien :

  • 75 euros pour le WE, à payer par virement ou en liquide (pas de chèque) à la première séance.

Ça se passe où :

  • à La Cotinière (17310 St Pierre d’Oléron), 4 rue des Cleunes, dans mon super salon multi-fonctions 😂

Comment on s’inscrit :

  • il suffit de m’envoyer un mail à : lesclefsdusolfege “at” gmail.com
  • ou de m’appeler au 06 82 86 35 90,
  • ET de menvoyer un chèque d’arrhes de 15 euros au 4 rue des Cleunes, 17310 ST Pierre d’O. ! (Chèque qui vous sera rendu le premier jour du stage, au moment du paiement final).

Au plaisir de vous retrouver !

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Les vibrations au fondement de la musique ! https://les-clefs-du-solfege.com/vibrations-fondement-musique/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=vibrations-fondement-musique https://les-clefs-du-solfege.com/vibrations-fondement-musique/#respond Wed, 02 Feb 2022 16:15:11 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=7814 Ah ! Les vibrations… ! J’avoue, c’est l’un de mes sujets de prédilection : c’est tellement important et pourtant tellement ignoré, tellement essentiel au musicien et à la musique, et pourtant tellement peu connu et maîtrisé. Mais voilà, puisqu’ici on cherche à changer les choses, je suis très heureuse de pallier cette lacune en vous…

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Ah ! Les vibrations… ! J’avoue, c’est l’un de mes sujets de prédilection : c’est tellement important et pourtant tellement ignoré, tellement essentiel au musicien et à la musique, et pourtant tellement peu connu et maîtrisé.

Mais voilà, puisqu’ici on cherche à changer les choses, je suis très heureuse de pallier cette lacune en vous présentant cette notion fondamentale 🙂  🙃

Les vibrations : pourquoi ?

Vous le savez, la vibration, c’est le son… or, que fait le musicien, à part jouer avec les sons, les sculpter, les organiser, les enchainer ?

Si on prend le temps d’y penser, tout ce qu’on apprend pour devenir musicien revient, in fine, à apprendre comment guider, nuancer, nourrir, placer, représenter (et j’en passe) … la vibration ! Logique : c’est notre matière première, notre ingrédient de base, notre matériau de travail.

Pensez-y : peut-on imaginer un menuisier qui n’apprenne pas à sentir la qualité de son bois, à apprécier la structure de sa matière première ? Peut-on imaginer un peintre qui ne développe pas son expertise des textures, l’appréciation de ses matériaux de base ?

Parce que, bizarrement, en musique, j’ai l’impression que très peu de professeurs (que ce soit en instrument, ou en solfège !) apprennent aux élèves à sentir, à connaître, à écouter leur matière première : la vibration et toutes ses subtilités.

Oh, bien sûr, on entend :

  • “écoute ton son, il doit être plus rond…”
  • “Plus aigu là, plus aigu le son !”
  • “Fais un son plus doux…”
  • etc…

Oui, d’accord, mais ça, c’est le résultat ! 

> Rond, doux, aigu, c’est la façon dont on réussit (ou pas !) à transformer notre matière première, à la modeler, à la remanier.

Le problème, c’est que, si on ne connait rien (ou pas grand chose) à l’essence de notre matériau de base, à sa structure, à sa façon de bouger, de fonctionner, à toutes ses possibles qualités… comment agir efficacement dessus ? Comment savoir ce qu’il faut faire pour atteindre le “plus doux”, le “plus rond”, ou le “plus aigu” ?

La vibration : comment ça marche ?

Commençons par rappeler que la vibration, c’est ce que j’aime appeler une “danse de molécules”... et que chaque type de vibration a son propre type de “danse” !

Une fois déclenchée (par un archet  qui frotte une corde comme au violon, par de l’air qui passe à travers un petit trou comme à la clarinette ou à la voix, par une baguette qui tape sur une peau comme au tambour, etc…) cette danse se transmet, de proche en proche, à toutes les molécules alentour : la vibration se répand.

Le truc, c’est que certaines molécules sont plus enclines à faire la java que d’autres !

Par exemple, les molécules de l’air sont de vraies fêtardes, comme les molécules du bois : c’est très facile de les inviter au bal ! Par contre, les molécules de caoutchouc ou de laine, wouhh… c’est pas super facile à faire bouger.

Du coup, vous comprenez pourquoi vos instruments sont majoritairement en bois ou en métal ? Et pourquoi leurs formes sont pensées pour épouser l’air, l’embrasser, le pénétrer ?!

Mais dites, et vous ? Avez-vous conscience que vous devriez faire partie des instruments ?

La vibration et le musicien…

Oui ! Dans le “monde musique”, nous avons tendance à oublier que nous aussi, nous devenons un élément de “matière à vibrer” de l’environnement, nous aussi nous nous transformons en un maillon de la chaine qui participe (ou non) à la transmission de la danse du son à travers l’espace… et aujourd’hui, je voudrais commencer par vous expliquer “comment” on peut devenir de la “BONNE” matière à vibrer !

Parce que, contrairement aux instruments de musique, notre corps, lui, n’est pas uniquement façonné à partir de matières premières hyper sensibles aux vibrations et, pour corser l’affaire, il n’utilise pas, non plus, exclusivement des types de fonctionnement qui aident à la diffusion et à l’amplification de ces vibrations !

En effet, qu’est-ce qui vibre le mieux en nous ? Les os ! La preuve, les tous premiers instruments de musique, c’était… des bouts de fémur évidés transformés en flûtes (des os !), des tibias qu’on frappait l’un contre l’autre (toujours des os !)… Et si vous voulez juger par vous-même, la bonne nouvelle c’est que ça marche même si vous êtes encore vivant et en un seul morceau…

Essayez donc pour voir :

  • Chantez un son, n’importe lequel… et mettez doucement votre main sur le devant de votre cou : vous sentez la vibration ? > ok !
  • Alors maintenant, recommencez mais mettez doucement vos doigts sur votre nez ou sur vos pommettes : ça vibre toujours ? > Je vous l’ai dit, c’est normal : ce sont des os, des cartilages et leurs molécules ont un fort pouvoir vibratoire…
  • Donc cette fois, recommencez et mettez vos mains sur l’arrière du crâne : vous sentez quelque chose ? Et sur la poitrine ? et dans le dos ? et au niveau du bassin ? dans votre colonne vertébrale ?

> En théorie, comme ce sont toutes des parties osseuses, ça devrait marcher tout pareil. Cela dit, dans la pratique… c’est peut-être plus difficile ! De fait, beaucoup de personnes ne sentent pas de vibrations dans les dernières zones que j’ai proposées. Pourquoi ?

La vibration et la posture.

… eh bien, le problème (si on peut dire) c’est que nous ne sommes pas qu’un tas d’os parfaitement empilés, comme un château de cartes : nous avons aussi des muscles qui, lorsqu’ils se contractent, peuvent faire bouger notre squelette. C’est très pratique, on ne va pas s’en plaindre ! Mais le truc, c’est que si vos muscles se serrent autour de vos os, ils les empêchent, au passage, de vibrer : leur contraction immobilise la matière et bloque alors la vibration et sa transmission (et ça, pour le coup, c’est pas le top pour les musiciens !).

Or quand est-ce que les muscles peuvent se serrer autour de vos os ? Quand vous êtes stressé, crispé, fatigué, c’est sûr… mais aussi quand vous avez une mauvaise posture !!! Ce qui veut dire que travailler la détente à l’instrument, c’est super, c’est important… mais ce n’est souvent pas suffisant !

Prenons un exemple : si votre tête est déséquilibrée vers l’avant (et “déséquilibre”, ça veut bien dire qu’on a perdu l’équilibre, qu’on a perdu l’alignement des vertèbres empilées les unes au dessus des autres), il faut bien que des muscles la retiennent de tomber et de vous entrainer dans sa chute, non ? Or, pour ça, ils compensent comme ils peuvent : en se contractant !

Donc on peut bien se dire “je dois me détendre, je dois me relâcher, me relaxer”, ça ne PEUT PAS fonctionner !!! Tant que la tête ne revient pas dans l’axe et que les vertèbres ne retrouvent pas leur position naturelle, votre cerveau, bien heureusement d’ailleurs, ne lâchera pas l’affaire !

De la qualité de la vibration.

D’abord, une conclusion : qualité vibratoire et posture marchent main dans la main… et comme la qualité vibratoire est à la source de la musique, la posture de votre corps joue également un rôle majeur dans votre avenir de musicien.

Ensuite, une illustration : ici, j’ai filmé un très bref moment de cours de chant pour vous montrer l’interaction posture-vibration, et l’évolution vibration-musique… (et j’ai la même expérience (en vidéo dans la formation Niveau 1 des Clefs du Solfège) avec une flûtiste et une guitariste !)

En fait, on vous a peut-être déjà dit (car c’est une image très utilisée) que l’instrument doit être pensé comme le prolongement du corps de l’instrumentiste. Eh bien, c’est vrai, mais j’avoue que moi, je dirais bien aussi l’inverse : que c’est aussi l’instrumentiste qui est un des prolongements de l’instrument ! Par son contact physique direct avec l’objet qui vibre, il est, de fait, un maillon (ou un obstacle !) déterminant pour la connexion des vibrations dans l’environnement.

Vibrations : à vous de jouer !

Prêts pour un petit programme d’expérimentations ?

Parce que voilà, au final, ce que vous pouvez faire :

Observez-vous, observez les postures que vous utilisez selon les activités que vous faites :

  • est-ce que cela implique de la force musculaire ?
  • Un déséquilibre du squelette ?
  • Et quand vous ne “faites rien”, êtes-vous bien aligné ?

Maintenant, quand vous faites votre musique :

  • quelle posture utilisez-vous ?
  • Est-ce que vous pouvez vous rendre disponible à la vibration que produit votre instrument ?
  • Est-ce que vous ressentez entièrement toutes les vibrations que produit votre instrument ?
  • Et d’ailleurs, est-ce que votre posture permet ce contact ?

Au final, après toutes ces expériences, qu’est-ce que ça change ?

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Pourquoi / Comment travailler la musique avec régularité ? https://les-clefs-du-solfege.com/travailler-avec-regularite/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=travailler-avec-regularite https://les-clefs-du-solfege.com/travailler-avec-regularite/#comments Sat, 15 Jan 2022 20:54:23 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=7659 Ça y est, lundi 27 septembre 2021, normalement, vous êtes inscrit au cours de musique ! Youpiii 🙂 Je sais, je sais… peut-être PAS à du SOLFÈGE, mais au moins à de la pratique instrumentale, non ? Et là, tout de suite, je ne doute pas que vous débordiez de motivation et d’envie de bien faire ! Je…

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Ça y est, lundi 27 septembre 2021, normalement, vous êtes inscrit au cours de musique ! Youpiii 🙂

Je sais, je sais… peut-être PAS à du SOLFÈGE, mais au moins à de la pratique instrumentale, non ? Et là, tout de suite, je ne doute pas que vous débordiez de motivation et d’envie de bien faire ! Je connais, je suis pareille !

Mais voilà que je vais faire mon oiseau de mauvais augure et vous mettre en garde que… d’ici quelques semaines, malgré votre détermination, tout cet enthousiasme pourrait bien retomber comme un soufflé et vous pourriez trouver difficile de dégager du temps pour vous entrainer. Oh… rien d’incroyable : juste la vie quotidienne qui nous occupe déjà beaucoup (parfois un peu trop, il faut bien l’avouer)… !

Alors, pour cette fin de mois de septembre, je vous propose quelques conseils (et leurs explications) pour tenir vos objectifs musicaux dans la durée !

Les grands conseils qu’on entend tout le temps :

Partons de ce que vous avez sûrement déjà entendu :

  • il faut travailler tous les jours, quitte à ce que ce soit peu : c’est plus efficace que de travailler longtemps mais une seule fois dans la semaine. C’est la régularité qui compte !
  • on doit travailler concentré, quitte à faire moins longtemps : c’est plus efficace que de travailler des heures, mais en pensant à moitié à autre chose. C’est la qualité qui compte !
  • il est nécessaire de travailler intelligemment, quitte à faire des exercices qui semblent plus faciles : c’est plus efficace que de travailler des trucs compliqués mais comme un robot mécanique. C’est la conscience de ce qu’on fait qui compte !
  • il est utile de travailler à heures et jours fixes plutôt que de travailler « quand on peut » en fonction du créneau disponible au jour le jour : c’est le rituel qui compte !

Ouais, ouais… On sait tout ça, on le comprend aussi, mais ce n’est pas pour autant qu’on le met en pratique !

Alors zouuu ! Changeons cela, et pour ce faire :

1) je vous explique les raisons profondes (« scientifiques ») de ces conseils ;

2) je vous propose des astuces pratiques pour réussir à finalement les appliquer au quotidien

Let’s go !

La science derrière les conseils

Le vrai bosseur : le cerveau !

Le premier truc à comprendre c’est que, dès qu’il s’agit d’apprendre quelque chose de nouveau, nous avons tous facilement tendance à oublier une chose :

même si, pour certains points, on peut constater nos progrès par des actions musculaires extérieures (comme lorsqu’on pense que ce sont les doigts qui arrivent à jouer une gamme de Ré Majeur, ou les yeux qui réussissent à lire en clef de FA, ou les cordes vocales qui décident si on chante juste,…), en réalité, le seul et unique muscle à l’origine de tout cela, à l’origine de tous les autres muscles, ça reste notre cerveau et son fonctionnement !

Et quelle discipline s’occupe, entre autres, d’étudier le fonctionnement de cet organe essentiel ? La « psychologie » ! Vous allez voir, ce n’est pas abstrait ou fumeux : je vais vous parler du rapport entre vos activités musicales et nos différentes formes de mémoire !

Activités musicales ?

Oui, car même si on ne veut devenir « que » pianiste, ou « que » guitariste (dans le sens où on se dit qu’on se fiche de la théorie, du solfège et compagnie, parce qu’on veut juste « jouer »), c’est quand même et toujours une histoire de développer différentes capacités très variées :

  • des capacités motrices : on a des « gestes » à faire pour matérialiser, réaliser la musique… que ce soit directement sur l’instrument, ou à l’aide de mouvements moins spécifiques, comme en solfège quand on frappe les rythmes sur la table, qu’on montre la hauteur des notes avec la main, etc…
  • des capacités intellectuelles : même quand on décide de faire le minimum en terme de « théorie musicale », on a quand même toujours des choses à comprendre et à apprendre, à l’aide de son intelligence et de sa réflexion : s’approprier les notions de demi-tons, de gammes, de tonalité, d’intervalle, de tempo, ou même juste utiliser le vocabulaire adapté, ça concerne n’importe quel musicien, dans n’importe quel style de musique, et ça se fait obligatoirement un minimum « avec la tête » !
  • des capacités de discriminations sensorielles : whouahhh, la super expression qui fait peur ! Mais en fait, ça veut juste dire « apprendre à décoder ce que reçoit notre corps (les oreilles, la vue, le toucher) »… Sentir si une note est plus aiguë que la suivante, respirer en harmonie avec ses partenaires, comparer la vitesse des pulsations, sentir les touches de l’instrument sous ses doigts, évaluer la distance qui sépare deux hauteurs, etc… 
  • et enfin, des capacités d’associations : parce que c’est bien beau de développer les 3 capacités précédentes (motrices, intellectuelles et discriminations sensorielles) mais le boulot, au final, c’est surtout d’être capable de les mettre en lien, de les faire se correspondre… comme lorsque qu’on lit une série de notes sur une portée et qu’on est capable d’entendre la mélodie dans sa tête à l’avance, comme lorsqu’on sait qu’il faut jouer en Si mineur et que les doigts appuient sur les bonnes touches, etc…

Ok, si ça c’est clair, continuons !

Le truc, c’est que chacune de ces capacités nécessite un traitement particulier dans le cerveau, qui donne lieu à un type de mémoire spécifique… avec ses avantages et ses inconvénients !!!

> Pour l’instant, je vous propose de nous occuper des deux mémoires les plus faciles à appréhender et à expliquer (dans un sens, ce sont aussi les plus essentielles…) : celle dont on se sert pour les capacités motrices, et celle qu’on utilise pour les capacités intellectuelles.

LES CAPACITÉS MOTRICES :

> avantage, elles sont très stables et globalement très fiables !

Exemple : si vous savez skier, même si vous ne pouvez pas pratiquer pendant 11 mois sur 12, ça revient sans problème l’hiver suivant (enfin, moyennant quelques courbatures, mais ça c’est une autre histoire) ! Même si vous avez été malade et alité plusieurs jours, vous n’oubliez pas comment on fait pour marcher ! J’ai vu des adultes ne plus savoir jouer du piano après 20 ans d’arrêt, SAUF quand il s’agissait de l’unique morceau qu’ils avaient appris étant ado ! 

La mémoire motrice (de son vrai petit nom : la mémoire procédurale) est la plus solide de nos mémoires.

> Par contre, attention ! Cette mémoire-là se construit, petit à petit, sur le long terme, au fur et à mesure des répétitions !!!

Imaginez une jungle : vous voulez aller à la cabane du Grand Chef, quelque part là-bas… Au départ, vous ne savez même pas par où passer, d’autant plus qu’il n’y a encore aucun chemin alors c’est la lutte à chaque nouveau pas pour se frayer un passage… Et puis au bout d’un moment, ça y est, on commence à voir une trace, un début de petit sentier. Oui : à chaque fois que vous faites et refaites le trajet, ça crée une empreinte, un passage, et plus vous repassez par le même endroit et plus le sentier s’élargit… jusqu’à devenir, si besoin, une autoroute ! 

Exemple : êtes-vous capable de bouger vos orteils de pieds individuellement, sans que les autres ne bougent ? Allez-y, essayez ! Ne vous contentez pas de me lire et de me croire sur parole !

Moi, j’ai tenté, et la réponse est non ! Remarquez : ce n’est pas que ça ne soit pas possible !!! C’est que je n’ai jamais répété cette action, donc je n’ai créé aucun circuit dans mon cerveau (aucun sentier dans la jungle) qui corresponde à cette « commande » : la mémoire motrice de mes orteils est vide, vierge, inexistante ! (et en même temps, je dois avouer que ce n’est pas une compétence qui sert beaucoup dans la vie mais bon, c’est pour le principe !) ;-))

Est-ce que vous comprenez maintenant ce qui se passe quand vous voulez apprendre à jouer un morceau ? Vous cherchez à créer un nouveau chemin clair et net dans la jungle de vos neurones… ! Or, quelle différence cela fera-t-il au bout de 7 jours si vous passez 4 fois sur le sentier le lundi, puis plus rien de toute la semaine, ou si vous passez seulement 1 fois sur le chemin par jour mais TOUS les jours de la semaine ?

Tous les gens à qui j’ai posé la question m’ont répondu comme une évidence que le chemin sera plus marqué, plus dégagé si on passe tous les jours.

Bref, au cas où ce serait nécessaire d’enfoncer le clou un peu plus, j’espère que vous voyez maintenant pourquoi, quel que soit votre objectif musical, une fois que vous savez ce que vous voulez, vous avez tout intérêt à travailler très régulièrement (idéalement tous les jours !) quitte à ce que ce soit peu (ou moins que ce que vous voudriez) : c’est toujours plus efficace que de travailler beaucoup, mais une seule fois de temps en temps.

Pour beaucoup d’élèves, il faut donc changer une croyance limitante qui consiste à penser que si on ne s’installe à sa musique que pour 10 ou 15 minutes, ça ne sert à rien… Non ! Si vous utilisez intelligemment ces 10 ou 15 minutes, cela peut être tout à fait suffisant puisque, n’oubliez pas :

une fois que l’action sera intégrée, ce sera solide, mais pour l’installer, ça demande de créer le chemin, créer la connexion, par de la répétition sur le LONG TERME !

LES CAPACITÉS « INTELLECTUELLES » (les informations)  :

> avantage : ça va super vite ! Si c’est bien expliqué, la compréhension et l’utilisation sont instantanées (autant dire que c’est l’opposé des capacités motrices) !

Exemple : je vous montre une clef de sol et une clef de fa, et je vous explique comment reconnaitre l’une de l’autre… bah, avant, vous ne le saviez pas, mais maintenant, après quelques secondes seulement, c’est bon, vous le savez !

> Par contre, attention ! Cette mémoire là est très, TRÈS fragile… C’est M. Ebbinghaus qui, le premier, a montré que si on ne ré-active pas la connaissance, on en perd déjà 20% au bout de seulement 10 minutes !! Au bout d’un jour sans avoir révisé, c’est 60% de perdu, et au bout d’une semaine, 80% d’oublié !!! (On appelle ça la « courbe de l’oubli ») C’est FOU, non !!?

Exemple : une fois que l’élève a découvert la clef de sol et la clef de fa, je lui repose la question 10 minutes plus tard pendant le cours… eh bien, une fois sur deux, il ne sait plus, et à tous les coups, au minimum, il hésite ! Et à la leçon de la semaine suivante, s’il n’a pas travaillé, il faut repartir de zéro.

Mais ça ne concerne pas que la musique ou l’apprentissage en général. Êtes-vous déjà allé faire une visite guidée d’un château, ou un tour dans un musée avec des explications ? Moi, à chaque fois, c’est pareil : sur le coup je me dis « wouah ! c’est super intéressant ! Faut que je raconte ça à Momo !!! ». Et le soir, quand j’appelle Momo, je lui dis, effectivement, que c’était super intéressant mais quand je veux expliquer pourquoi, vous pouvez être sûr qu’il y a beaucoup de « zut, je ne me rappelle plus exactement mais en gros ça voulait dire … enfin, c’est pas tout à fait ça, mais… ».

Bref, est-il vraiment besoin de rappeler pourquoi, en conséquence, il va falloir, encore une fois, faire preuve de répétition pour retenir quelque chose (que ce soit du vocabulaire musical, la logique d’une mélodie, ou que sais-je…) ? Même si, c’est vrai, cette fois, ce ne sera pas pour « construire la mémoire », ce sera pour la ré-activer !

Pour info, apparemment l’idéal serait de revenir sur la connaissance en question

  • après 10 minutes « d’autre chose »,
  • puis après quelques heures le même jour, encore une fois 24 heures plus tard,
  • puis de nouveau au bout de 3 jours…
  • et ensuite, de temps en temps, mois après mois.

C’est ce qui explique une nouvelle fois le « travaillez très régulièrement (idéalement tous les jours !) quitte à ce que ce soit peu (ou moins que ce que vous souhaiteriez). C’est toujours plus efficace que de travailler beaucoup mais une seule fois de temps en temps. »

Cela étant dit, quand il s’agit de connaissances-notions, type « informations »,

> trois paramètres viennent accélérer ou ralentir ce processus d’effacement :

1/ Il y a d’abord la dose d’informations reçues sur un temps donné : 

plus il y a d’informations en une seule fois et moins on arrive à en retenir ! C’est bizarre, c’est même frustrant dans un sens, car quand on est motivé, on a envie d’y passer des heures… instinctivement, on se dit même que plus on y passe de temps, plus on en fait et plus on progressera vite 🙂 (enfin en tous cas, moi, c’est sûr que c’est comme ça que je sens spontanément les choses) Sauf que, finalement, contrairement à ce qu’on peut imaginer… ce n’est pas le plus profitable pour avancer ! 

Faire peu, se limiter ! Argghhh… Mais choisir ce qu’on fait et le faire bien ! 

2/ Rajoutez à ça un autre paramètre très important : la « profondeur de traitement »… 

Oh, allez, pour un terme technique, je trouve qu’il est quand même plutôt parlant : en gros, plus on met du sens à ce qu’on apprend, plus on crée du lien entre ce qu’on sait déjà et le nouveau truc qu’on veut retenir, et plus ça s’inscrit « profondément » en nous… ce qui aide à limiter les pertes d’un côté, et accélère la ré-activation de l’autre 🙂

Exemple : lorsqu’on demande à des cobayes d’apprendre des suites de syllabes qui ne veulent rien dire, on constate que la difficulté d’apprentissage est grande, même à très court terme, et la courbe de l’oubli encore plus vertigineuse que d’habitude ! Par contre, si vous devez retenir que le FA se lit sur la 4e ligne de portée quand on est en clef de Fa… et que cela déclenche tout de suite un tas d’associations (« ah oui, normal, les deux petits points de la clef de Fa entourent la ligne du fa…, d’ailleurs c’est le même principe avec la clef de Sol, c’est ce qui explique leur nom,… oh mais au fait, ce dessin je l’ai aussi dans le morceau que je dois jouer, … etc, etc…), alors l’information est enregistrée dans un réseau d’indices qui lui permettra de tenir plus facilement et plus longtemps dans votre mémoire (jusqu’à ce que ce soit définitivement acquis) :-))

3/ En parallèle, n’oublions pas que les conditions d’apprentissage influencent aussi grandement cette profondeur de traitement : on sait par exemple que plus l’information est associée à un état émotionnel fort et plus elle sera ancrée.

Exemple : « non mais je m’en souviens parce que, justement, je ne m’y attendais pas du tout et ça m’a tellement étonnée que je n’en croyais pas mes oreilles ! » « ah bah ça, je m’en souviens ! Ça m’a marqué : c’était tellement drôle ! »… Y a plus qu’à faire preuve d’un peu d’imagination pour associer l’apprentissage de la clef de fa à quelque chose de drôle 😉

Bref. J’espère que maintenant vous penserez tout de suite à la question de la profondeur de traitement quand vous entendrez qu’on doit travailler concentré, quitte à faire moins longtemps : c’est plus efficace que de travailler des heures, mais en pensant à moitié à autre chose. C’est la qualité qui compte !  Ou encore qu’on vous dira qu’il est nécessaire de travailler intelligemment, quitte à faire des exercices qui semblent plus faciles : c’est plus efficace que de travailler des trucs compliqués mais comme un robot mécanique. C’est la conscience de ce qu’on fait qui compte ! » 

Conclusion étape :

Alors ? Maintenant que vous avez lu cette première partie, comment vous sentez-vous ? Définitivement prêt à appliquer ces conseils au quotidien ? …ou découragé en vous disant que, du coup, ce que vous faites ne sert à rien ??

Si, malheureusement, vous vous sentez découragé, pas de panique ! On continue dans la suite de cet article avec des astuces-conseils pour vous aider à mettre tout ça en place, pour de vrai, dans votre vie de tous les jours…

Mais avant ça, je voulais juste vous faire remarquer qu’en ce moment (ce que vous avez sûrement déjà pu constater), c’est la grande mode des coachs ! Par contre, ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que leur phrase préférée est la suivante :

on sur-estime toujours les résultats qu’on peut atteindre à court terme,

alors qu’à l’inverse,

on sous-estime largement les réussites qu’on peut obtenir à long terme

Une image souvent utilisée pour illustrer cette réalité est celle d’un navigateur en mer qui part pour une traversée de centaines de kilomètres. S’il dévie, jour après jour, d’un seul degré, où croyez-vous qu’il arrivera à la fin ? Et pourtant, si on regarde uniquement la différence obtenue à l’échelle de 24 heures, on pourrait vraiment se dire que c’est ridiculement sans importance, non ?

Ce que ça veut dire pour vous ? Que le plus souvent, nous nous mettons des objectifs là où ils ne sont pas forcément les plus efficaces, que nous déprécions facilement les petites actions quotidiennes que nous réussissons, alors qu’encore une fois, il serait très profitable de changer de “mindset” (un mot très en vogue actuellement… et qui veut juste dire “état d’esprit”, “façon de voir les choses”;-))) : faites peu, mais ciblé, concentré, régulièrement !

“Trucs et astuces” pour passer à l’action !

Ok ! Maintenant, tout ça, c’est super, mais c’est peut-être un peu trop “dans la tête”. Je l’ai dit, ça compte bigrement !!! Mais enfin, pour autant, ce n’est pas toujours suffisant !

Voici donc quelques astuces que j’ai imaginées et/ou expérimentées pour s’assurer de passer à l’action !

Astuce 1 : S’organiser pour ne pas avoir à se poser de questions !

Saviez-vous que faire un choix, aussi minime soit-il, coûte plus d’énergie à notre corps et notre cerveau que de suivre aveuglément une habitude ? Oui, même décider d’aller se coucher alors qu’on est fatigué… cela représente une déperdition de carburant, qui (si on est déjà un peu en manque) peut nous empêcher de passer à l’action (et c’est comme ça qu’on reste devant la télé alors qu’on est crevé !)

Alors imaginez un peu s’il s’agit de choisir entre faire sa séance de piano ou… aller faire les courses ! Refaire une fois sa gamme de Mi b ou… se poser devant Netflix ! D’ici quelques semaines, quand votre quotidien aura commencé à user vos batteries, ce genre de dilemme risque de ne pas tourner en faveur de la musique.

D’où, pour commencer, avant toute chose, le petit conseil dont on n’a pas encore parlé la dernière fois : installer des rituels, travailler à heures et jours fixes plutôt que de travailler « quand on peut » en fonction du créneau disponible au jour le jour !

Exemple : Si vous mettez tous les jours votre réveil matin à 6h, avez-vous la moindre hésitation au moment où il sonne ? Non ! Ça ne veut pas dire que vous allez bondir tous les jours de votre lit comme un ressort (avouons-le, parfois même, on traîne carrément des pieds), mais le fait que ce soit une habitude rend l’action plus facile : au moins, vous ne vous posez pas de questions !

> L’idée, c’est donc de faire pareil avec vos moments de musique :

Faites votre emploi du temps de la semaine, prenez en compte les moments où vous êtes à plat, les moments où il faut gérer les devoirs ou les enfants, le fait que vous ayez envie de regarder un film de temps en temps, ou que sais-je, et en fonction de tous ces paramètres, calez aussi vos (petits et réguliers !!) créneaux d’entrainement musical à la maison !

Ensuite ? Vous ne vous posez pas de question : vous l’appliquez, vous y allez… ça ne veut pas dire que vous aurez tous les jours un enthousiasme débordant à l’idée de vous y mettre, ça ne veut pas dire non plus que chaque séance de travail personnel sera d’une qualité incomparable,…  Tant pis ! Ces jours-là, faites-le quand même : au minimum, ça ancre une habitude (y compris auprès de votre famille !!! … qui va apprendre à vous laisser tranquille pour ce petit moment réservé perso) et ça vous déleste ainsi d’une charge mentale. Au final, même les « mauvais jours », il y a de grandes chances pour que vous vous sentiez mieux APRÈS qu’avant (et quand ça fait du bien, c’est toujours bon à prendre !), vos mémoires auront quand même continué à se construire ou à être ré-activées (merci pour les progrès) et tout ça reste le meilleur moyen d’entretenir sa motivation et son endurance ! :-)) 

Sans compter qu’heureusement (!!!), il y aura aussi et souvent des “bons jours” 😉 et là, quelle satisfaction, quel plaisir, quelle énergie… !!!

ASTUCE 2 : Valoriser le travail réalisé.

Humm… très important ça ! J’ai constaté qu’en fonction de nos humeurs, nous n’avons pas une représentation très réaliste de l’état d’avancement de notre chemin dans la jungle de nos neurones ! Je veux dire que, certains jours, c’est inévitable, on se désespère parce qu’on a l’impression qu’on n’en fait pas assez, que ça n’avance pas, ou même qu’on n’est pas fait pour la musique (alors que ce n’est pas vrai du tout, c’est juste que dès qu’on progresse, on se fixe un nouvel objectif qui, bien sûr, se trouve encore un cran plus haut…)… bref. Il y a des moments comme ça, où ce n’est pas la joie, où on voit tout en noir et forcément, ces jours-là, la télé semble plus réconfortante que de s’asseoir à son instrument (ou pire, ouvrir une page d’entrainement à la lecture de notes) !

Alors pour prévenir (et guérir aussi) ces moments douloureux (et, je le redis, pas du tout représentatifs de la vraie réalité), je vous propose de matérialiser votre travail par des signes extérieurs bien visibles, avec ces deux astuces complémentaires.

1 : mettez un minuteur et, à chaque tranche de 12 minutes de travail de qualité, mettez, dans un bocal réservé à cet effet, 1 bonbon, ou 1 grain de riz, ou 1 perle, ou 10 centimes… bref, 1 truc que vous aimez ou que vous trouvez joli.

*Le choix d’une tranche de « 12 minutes » comme durée de référence, c’est parce que si vous ne travaillez « que ça » (…que vous ne faites qu’une seule tranche de 12 minutes d’entrainement – ce qui est possible), alors se limiter à 10 minutes, c’est un peu trop court pour rentrer dans un travail de qualité, mais pousser à 15, ça peut déjà paraitre un peu trop pour avoir le courage de s’y mettre. Cela étant dit, vous pouvez modifier cette durée selon vos propres limites, en ne descendant pas en dessous de tranches de 8 minutes de travail, et en ne montant pas au dessus de tranches de 20 minutes (si vous faites 25 minutes par exemple, mieux vaut compter 2 tranches de 12).

*si vous voulez rendre votre « bocal à travail » encore plus précis et représentatif, mais avec un système de comptage plus complexe, vous pouvez aussi adapter les règles en prenant en considération la courbe de l’oubli : par exemple, on peut décider que si vous travaillez la même notion deux jours de suite, alors vous mettez 2 bonbons dans votre bocal le 2e jour (au lieu d’un seul) pour une seule tranche de travail de 12 minutes ! Pourquoi ? Parce que la ré-activation de ce que vous avez fait la veille compte pour “plus” dans vos progrès… Alors que si, par contre, vous reprenez une notion que vous n’avez pas travaillée depuis plus de 3 jours, vous ne mettez aucun bonbon dans votre bocal pour la 1ère tranche de 12 minutes de travail. Pourquoi ? Parce qu’après 3 jours, vous repartez (presque) à zéro. Vous voyez l’idée ? Mais bon, honnêtement, trouvez surtout un système qui vous parait très SIMPLE ! c’est le meilleur moyen de le mettre en oeuvre dans la durée !

Bien entendu, mettez le « bocal à travail » à un endroit où vous pourrez l’observer quand vous travaillez votre musique ! Il faut que cela vous inspire ! Vous allez ainsi voir se constituer sous vos yeux la preuve de vos efforts, un truc concret qui vous rappelle l’importance et la qualité de votre investissement… quelque chose que vous pourrez même montrer à vos amis avec fierté !

Et puis… et puis le jour où vous atteignez un de vos objectifs (jouer un nocturne de Chopin, ou jouer votre morceau devant vos amis)… ou le jour où vraiment vous vous sentez fier de vous, bref, le jour où vous faites un truc qui restera gravé dans votre mémoire comme un réussite ineffaçable, eh ben… “vous cassez la tire-lire” : vous mangez vos bonbons, ou vous vous payez un truc sympa avec vos 10 centimes, vous vous faites un collier de perles… : vous CÉLÉBREZ :-))

2 : En complément (et les deux sont nécessaires car ils ne soignent pas les mêmes symptômes), le 1er de chaque mois, enregistrez votre séance de travail, quelle qu’elle soit, et conservez-la précieusement dans un fichier que vous pourrez facilement retrouver ! Une fois que c’est fait, et seulement après avoir fait cet enregistrement, ré-écoutez l’enregistrement d’il y a 2 mois (voire, quand vous l’aurez fait plusieurs fois, celui d’il y a 6 mois, ou 1 an)… 🙂 Vous verrez, ça remet vos progrès en perspective et ça fait beaucoup de bien au moral !

P.S. 1 : notez à l’avance dans votre agenda le jour où vous allez enregistrer votre séance de travail sinon, à tous les coups, vous allez oublier !

P.S. 2 : ce n’est pas parce que vous vous enregistrez qu’il faut vous mettre la pression à faire un truc “différent de d’habitude”, essayer de faire “parfait” ! Vous n’êtes pas en train d’enregistrer un disque, vous n’êtes pas en train de passer un concours ou un examen, vous êtes juste en train de prendre une “photo” de là où vous en êtes, grosso modo, à cet instant précis… !

ASTUCE 3 : créer un réseau musical-amical pour vous soutenir.

Dernière astuce, et pas des moindres : pourriez-vous intégrer votre entourage proche (la famille, les amis…) à votre pratique, de sorte qu’ils soient, eux aussi, à leur façon, partie prenante de vos entrainements ? Est-ce que ça n’aiderait pas à pratiquer régulièrement et sérieusement ? … à maintenir votre énergie et votre motivation ?

Je m’explique. Imaginez qu’à la fin de chacun de vos quarts d’heure de répétition, vous invitiez votre petit de 3 ans à un « mini concert » où vous jouez (vous lui offrez) les 2 mesures, les 6 mesures, le morceau que vous venez de travailler. Vous pouvez même sortir le grand jeu pour lui montrer l’importance que vous accordez à ce moment de partage : mettre un collier ou un chapeau spécial, saluer sous ses applaudissements avant de commencer, annoncer le « titre » (ou de ce que vous allez faire), et puis, bien sûr, interpréter la musique, où vous vous donnez à fond ! Je connais plusieurs jeunes mamans pour qui ça marche d’enfer ! Qui sait si, après quelques jours, ce n’est pas votre enfant qui vous réclamera « maman, va faire ton piano, on veut un petit concert ! » ;-))

Mais vous pensez bien que, dans ce genre de démarches, on a pour limite les seules bornes de son imagination, conjuguées aux goûts particuliers de ceux qui partagent nos vies  ! 

En ce qui me concerne, par exemple, ma fille me réclamait que je travaille mon piano au moment de s’endormir le soir, pour « m’entendre » et « se détendre ». Quand j’étais plus jeune, avec ma mère, c’était plutôt des rendez-vous hebdomadaires pour faire du 4 mains… et même si on massacrait ces pauvres « pièces faciles » de Diabelli, on était toutes ragaillardies de ces moments ensembles, prêtes, ensuite, à se donner de nouveau à fond sur les gammes et les arpèges en cours d’apprentissage.

Mais bon, on peut envisager tellement de façons différentes d’intégrer sa famille et/ou ses amis… : votre conjoint qui vous fait la commande de sa chanson préférée, l’occasion d’un dîner amical pendant lequel votre nouveau morceau accompagne le dessert, une copine qui vient assister à votre leçon de musique, votre ado à qui vous demandez conseil sur votre interprétation…

En fait, j’ai constaté que beaucoup de personnes sont sensibles à la musique, à défaut d’avoir envie de la pratiquer eux-mêmes… logiquement, beaucoup aiment donc ces moments de « mini-concerts ». Et c’est sans compter que l’un des grands GRANDS plaisirs des pratiques artistiques, c’est le partage !!! Que ce soit parce qu’on donne à un « public » (ou qu’on reçoive, en tant que public), ou parce qu’on crée ensemble… ces moments de connexion, de… communion, ce sont toujours des super régénérateurs de batteries : tout le monde adore !

En voilà une bonne nouvelle, non ? Une bonne occasion de transformer nos préjugés actuels (vous savez ? quand on estime que nos temps de pratique musicale sont forcément en opposition aux autres temps de notre vie !) et de les remplacer par une autre vision des choses beaucoup plus agréable : nous pouvons être un « déclencheur – connecteur » de plaisirs musicaux autour de nous :-)) *

* « mais, Sophie… avec mon niveau, comment veux-tu ? c’est irréaliste ce que tu dis ! …

Moi, ce n’est pas du tout un cadeau si je leur joue mon morceau 🙁 »

Non, non, non ! Quand on se juge soi-même, on est toujours extrêmement critique car on souffre d’un excès de conscience au sujet de la différence entre là où on voudrait être et là où on en est vraiment. Mais, puisque j’adore conclure les cours que je donne en demandant à l’élève de faire un « mini concert » à l’élève suivant, qui attend son tour, je peux vous assurer que j’expérimente ça plusieurs fois par semaine : les gens sont (quasiment à tous les coups) très touchés, très émus, très admiratifs de ce qu’ils entendent, malgré toutes les imperfections qu’on peut y trouver. Sincèrement, j’ai moi-même eu mes plus grands coups de foudre musicaux à l’écoute d’autres élèves qui, avec le recul, ne jouaient pourtant vraiment pas comme des pros ! Mais c’est ça aussi, la magie de la musique !!!

Enfin, n’oubliez pas que, surtout lorsqu’on débute (mais c’est vrai tout le temps), on croit toujours qu’on n’est pas normal et que les autres font mieux, sont mieux. Le prof peut bien nous dire que tout va bien, on ne le croit pas toujours…

Alors pourquoi ne pas intégrer un groupe de discussion entre apprentis musiciens ? Un endroit où on peut partager ses moments de doutes, ses difficultés… pour se rendre compte que les autres vivent la même chose et entendre qu’ils s’en sont sortis, et comment ?

Bref, ce que je propose dans cette astuce numéro 3, c’est de trouver des moyens de s’insérer dans un réseau humain sur qui  vous pourrez prendre appui dans vos moments de baisse de régime !

… et à ce titre, le groupe privé Facebook Les Clefs du Solfège / Sophie Magnes vous accueillera avec grand plaisir, même s’il est tout neuf et a besoin de démarrer !

Alors, pour finir :

Qu’en dites vous ? Maintenant que vous avez lu cette seconde partie, comment vous sentez-vous ? est-ce que tout cela vous semble réaliste ? Pensez-vous pouvoir mettre en place ces propositions ?

C’est vrai qu’on est dans une démarche de prévention ! Là, tout de suite, vous pourriez bien vous dire que, vous, ça ne vous concerne pas… Humm… franchement, si ça ne vous semble pas grand chose à mettre en place, alors « mieux vaut prévenir que guérir » : appliquez tous ces conseils dès aujourd’hui ! Cela vous sauvera probablement d’ici quelques semaines (ou quelques mois). Je vous le souhaite en tout cas.

Allez, allez, c’est l’heure de se quitter… sniff ! Mais n’hésitez pas à m’écrire : est-ce que cet article vous a été utile ? Est-ce un sujet qui vous concerne ? Avez-vous des astuces personnelles à partager pour rester régulier dans votre pratique ? Quelles sont vos questions actuellement ? …

> N’oubliez pas : derrière vos messages électroniques, derrière le site et les publications, je suis une « vraie personne » !!! 😉

En vous souhaitant beaucoup de plaisir et de progrès,

musicalement vôtre,

Sophie

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Mais oui !

Soyons créatifs 😉

On n’y pense pas toujours car on se dit que c’est la base, le quotidien du musicien… alors est-ce vraiment festif d’en faire un cadeau ? Partitions, cours ou stages, instrument ou juste accessoire d’instrument : autant de choses essentielles pour vivre sa passion, et pour lesquelles, parfois, un petit coup de pouce financier peut être fort bienvenu !

Des partitions ! 

Évidemment, vous pouvez chercher (et le plus souvent trouver) vos partitions sur la grande bibliothèque gratuite en ligne : IMSLP ! Si vous ne connaissez pas, ce site incroyable regroupe des scanns de partitions, normalement tombées dans le domaine public autant pour les droits d’auteur que pour les droits d’édition : vous pouvez donc les télécharger puis les imprimer en toute légalité.

Mais c’est un peu comme pour les livres : pour ma part, j’adore avoir une vraie, belle version papier, que je laisse ouverte sur mon piano, et qui, une fois travaillée, va se ranger à côté de mes autres recueils ! J’avoue que c’est la galère à transporter à chaque déménagement, mais rien à faire, impossible de m’en séparer car à chaque fois que je me pose devant ma bibliothèque et toutes ces reliures colorées, ça m’inspire !!!

À SAVOIR (quand on achète une partition) :

> Quand il y a marqué « Urtext » sur la couverture, cela veut dire que c’est le « texte original »… Oui parce qu’à une époque, et donc, on en trouve encore, c’était la mode de « corriger les erreurs du compositeur » ! On éditait donc des versions… modifiées, arrangées, transformées. Aujourd’hui, autant vous dire qu’on a radicalement changé d’avis : on estime comme un sacrilège de ne pas respecter la composition originale (enfin, au moins en musique classique.).

> Si c’est une partition pour chanteur, il se peut qu’il existe différentes transpositions pour mieux coller aux différentes tessitures. Comprenez : transposer c’est prendre exactement la même musique que celle de l’originale, mais la chanter (ou la ré-écrire) un peu plus aigu, ou un peu plus grave. Pourquoi ? Parce que nous n’avons pas tous la même longueur de cordes vocales (de même que nous n’avons pas tous la même taille ou la même couleur de cheveux !), donc nous n’avons pas tous les mêmes possibilités en terme de notes aiguës ou graves : nous n’avons pas tous la même « tessiture » ! Prenez donc bien le temps de vérifier si vous devez vous procurer un « high voice » (les sopranos et les ténors), un « médium voice » (les mezzos et les barytons) ou un « low voice » (les altos et les basses) !

> Aussi, certaines pièces (chant ou instrument) existent avec accompagnement d’orchestre OU accompagnement de piano, soit que le compositeur ait lui-même prévu les deux, soit qu’un musicien dévoué ait « réduit » la partie d’orchestre pour qu’on puisse la jouer avec 10 doigts seulement ! Humm… à part si vous êtes un grand concertiste et que vous avez une série de répétitions prévues avec l’Orchestre National de France, autant dire qu’il sera beaucoup plus pratique d’avoir la partition avec accompagnement de PIANO pour espérer pouvoir jouer à plusieurs !

> Côté pratique, acheter en ligne, c’est pratique, mais il y a des frais de port qui coûtent souvent autant que la partition elle-même ! Sachez donc que, si vous habitez dans une grande ville, il y a des librairies musicales spécialisées dans la vente de partitions… en plus, ce sont souvent des lieux un peu magiques je trouve :-)) Et, si ce n’est pas le cas, que vous vivez à la campagne ou dans une trop petite ville pour avoir ce genre de service, alors vous pouvez aussi donner les références complètes à votre libraire traditionnel, et il pourra (s’il est sympa) vous la commander directement !

Un instrument ?

Un accessoire ?

Un violon, un ukulélé, un accordéon… ce sont des investissements qui ne sont pas donnés et faire une cagnotte à plusieurs peut être un bon tremplin pour atteindre son rêve.

À SAVOIR (quand on achète un instrument) :

> Il y a différentes qualités d’instruments, qui déterminent différentes gammes de prix ! Pour ne prendre qu’un exemple, on trouve des violons premier prix fabriqués en Chine pour 200 euros, quand le prix moyen d’un vrai violon d’étude est plutôt 2000, qu’un musicien pro en possède un d’une valeur comprise entre 50 000 et 100 000 euros, et qu’un Stradivarius est vendu plusieurs millions !!!

En fait, moins c’est cher, et plus, en général, c’est d’abord le son et les possibilités de le modeler qui seront (très) médiocres or, pour un musicien, la qualité du son, c’est quand même sa matière première, donc c’est un peu embêtant ! Ensuite, c’est la solidité de l’instrument (en tant qu’objet physique), les possibilités de le réparer ou ses qualités de maniabilité qui seront limitées.

Pourquoi de telles différences ? Un peu pour répondre aux possibilités financières des uns et des autres, c’est vrai, mais surtout parce que les besoins (et les attentes) de sensibilité et de réactivité d’un instrument dépendent du niveau du musicien qui l’utilise ! En fait, de même qu’il serait absurde et inutile de mettre un apprenti conducteur dans une Ferrari, un coureur automobile serait complètement muselé et bridé avec une Twingo !

Bref, là, il n’y a pas à tortiller : si vous optez pour l’achat d’un instrument, il faut aller dans un magasin spécialisé et demander directement conseil aux vendeurs pour trouver un bon compromis entre le prix de l’objet et les besoins de l’apprenti.

Mais bon, il y en a tant d’autres, des choses qui accompagnent notre pratique musicale ! 

  • un pupitre (le truc où on pose les partitions),
  • un jeu de cordes (on ne change pas sa guitare en entier si l’une d’elle se casse !!!),
  • un mediator (de guitare, pas le médicament hein !?),
  • une boite de protection (pour ranger son instrument et le déplacer),
  • un diapason (pour s’accorder),
  • un métronome (pour jouer au tempo)

Tous ces petits objets nous entourent, nous accompagnent et, s’ils ne paraissent pas toujours « si » importants, on est quand même bien embêtés quand ils nous manquent !!!

> Vous les trouverez tous vendus comme « accessoires » complémentaires dans les magasins d’instruments, mais pour le coup, ils se trouvent aussi sur des sites en ligne aussi généralistes qu’Amazon !

Un / des cours (un stage ?) avec un.e super prof.

Tout plein de babioles 🙂

… parce qu’on a de la chance avec la musique : c’est visuellement esthétique ! Une clef de sol, une portée, des figures de rythmes, une courbe d’instrument, l’onde de la vibration… tout cela nous sert d’abord à vivre notre passion, mais c’est aussi juste beau à regarder, même quand on n’y connait rien !

Alors… pourquoi ne pas offrir aussi :

  • un set de table « partition » ?
  • un bijou « clef de sol » ?
  • un crayon de papier « portée » ?
  • un tapis de souris « tête de Mozart » ?

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Des FORMATIONS (de musique !) qui valent le coup ! https://les-clefs-du-solfege.com/formation-musique-super/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=formation-musique-super https://les-clefs-du-solfege.com/formation-musique-super/#comments Tue, 11 Jan 2022 15:25:07 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=7586 … à offrir, ou pour soi 😉 Je précise que je n’ai aucun intérêt financier et/ou personnel dans aucune des recommandations que je vous fais (sauf pour la formation des Clefs du Solfège !! ;-)) : ce ne sont pas des amis, ni même des personnes que j’ai croisées. Si je me permets de les…

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… à offrir,

ou pour soi 😉

Je précise que je n’ai aucun intérêt financier et/ou personnel dans aucune des recommandations que je vous fais (sauf pour la formation des Clefs du Solfège !! ;-)) : ce ne sont pas des amis, ni même des personnes que j’ai croisées. Si je me permets de les citer, c’est uniquement parce que, toujours en recherche, j’ai testé, lu ou écouté… et que j’ai vraiment, sincèrement aimé (ce qui veut dire aussi qu’à l’inverse, il y a aussi BEAUCOUP de formations dont je ne vous parle PAS, parce que j’ai vu, j’ai expérimenté et que JE les juge peu intéressantes, voire, parfois, catastrophiques).

En ce moment, les formations en ligne se développent à plein pot, et celles qui concernent la musique ne font pas exception ! Même si elles ne peuvent évidemment pas intégralement remplacer les pratiques en présentiel, c’est quand même une bonne nouvelle car, bien que ce ne soit pas encore rentré dans nos habitudes, il y a de réels avantages à ces nouvelles pratiques via le numérique.

En revanche, attention !!! Comme à chaque fois qu’on assiste à un effet de mode, on voit fleurir beaucoup « d’arnaques » contre seulement quelques enseignements de qualité… et ne croyez pas que cela se voit à la beauté de la vidéo de pub ou aux promesses mirobolantes qui y sont faites !

Bref… les conseils que je donne pour savoir si la Formation Musicale des Clefs du Solfège peut vous convenir, valent aussi pour les autres formations !

  • Allez voir plusieurs contenus du formateur (ses vidéos, ses interviews, son site, etc…). Est-ce que sa personnalité vous convient ? Est-ce que sa pédagogie vous parle ? Est-ce que vous vous sentez reboosté après un petit tour avec lui ?
  • Évaluez bien vos objectifs pour vérifier qu’ils concordent avec ce qu’on vous propose. Qu’est-ce que vous cherchez ? Comment vous pouvez travailler ?
  • Vérifiez que vous avez un délai pour tester et vous rétracter.
  • Et surtout, méfiance méfiance quand on vous promet que le solfège n’est pas nécessaire (il y en a un comme ça qui vous dit que le solfège, c’est un complot des profs de musique pour vous soutirer de l’argent !!! 😂 🤣  Et l’autre qui vous dit que c’est dépassé et inutile d’apprendre le solfège pour faire du piano mais qui commence son cours par « prenez les degrés 1, 4 et 5 de la gamme de Sol Majeur… » !!! 😳  😳 🤥  et j’en passe, et j’en passe !). Je ne dis pas qu’il n’y a pas des méthodes efficaces qui permettent de jouer d’un instrument avec MOINS de solfège que ce que vous avez peut-être déjà fait, mais quand l’argument est à ce point mis en avant de façon agressive, pour moi, c’est louche !

Hi hi ! Je suis trop heureuse de partager avec vous ces coups de coeur !

Instrument et musique (guitare manouche)

La Formation : Selmer #607 School

« apprendre la guitare avec l’élite du jazz manouche »

https://www.selmer607school.com/

C’est simple, bien que je ne sois pas guitariste et ne souhaite pas m’y mettre, j’ai regardé toutes les vidéos, toutes les leçons, en un temps record… parce que j’ai eu l’impression de prendre un grand bain de musique : j’ai adoré ! Les échanges avec ces grands artistes, la musicalité de leurs prestations, découvrir les dessous de leur technique… Vraiment : TOP !!!

Après, évidemment, très concrètement, je ne pense pas que cela puisse être pratico-utile à des débutants ou des intermédiaires de la guitare… mais… pour le dire autrement, même si vous n’arriverez peut-être pas à mettre tout de suite en application ce qu’ils disent, ça se regarde déjà comme un super documentaire, et ça vous remplit d’inspiration et de motivation, de quoi se remettre à bosser au petit niveau où on en est.

> L’avantage (non négligeable) : comme beaucoup de formations en ligne, vous avez d’abord 6 jours de contenu gratuit, puis, une fois la formation effectivement achetée, vous avez 30 jours pour changer d’avis.

Formation musicale (du solfège qui sert la musique !)

La Formation : Solfège et Musique

« L’excellence à portée de main ! … parce que chacun d’entre nous a droit au plaisir de la Musique 🙂 »

https://www.les-clefs-du-solfege.com/

Bon… faut-il vraiment encore vous présenter cette formation FORMIDABLE !!!???

Mais allez, soyons honnête, l’avantage, c’est indéniablement l’approche et la qualité du contenu. En revanche, le gros point faible c’est que, pour l’instant et pour encore un an, seul le niveau 1 est accessible…

Pratique “instrument – solfège”

“L’appli-formation” : Sight’O

apprenez à lire la musique que vous aimez, simplement et instantanément !

https://www.sight-o.io/

Entre le moment où je les ai découverts il y a quelques mois, et aujourd’hui, ils ont été recommandés par France Musique / Diapason / La lettre du Musicien / M6 / Le Parisien / …

Mais c’est normal, car pour une application interactive (ça veut dire que vous jouez de votre instrument devant votre écran et le micro de votre ordinateur envoie les infos à l’application qui peut vous dire, en conséquence, si vous faites ce qu’il faut ou pas), elle fait vraiment partie des meilleures !

Donc, pour reprendre leurs propos : « Sight’O est une application interactive et ludique de déchiffrage ». (Le déchiffrage, c’est quand vous savez jouer directement la musique que vous lisez, sans avoir pris le temps de la travailler à l’avance). Une fois inscrit, vous sélectionnez votre instrument, comme ça, les partitions qu’on vous propose sont parfaitement adaptées (ce sont les bonnes clefs de lecture et les bonnes tessitures par exemple). Et après, il y a « plus de 10 000 exercices progressifs »…

Mon seul regret actuel : l’onglet « solfège » (Formation Musicale, de son vrai nouveau nom) n’est toujours pas disponible :-(( !

> L’avantage : un prix vraiment accessible (pour ne pas dire dérisoire) !

Formation musicale à l’oreille (pas “d’écrit”, pas de théorie)

La Formation auditive  : Meludia

développez votre écoute par la musique !

https://www.meludia.com/fr/

Alors eux… je les ai connus à leurs tout tout débuts, il y a 8 ans et demi !!! Et vraiment, ce qu’ils font, c’est extra ! La preuve, aujourd’hui, la start-up a « explosé » : ils sont énormément demandés, et pas qu’en France !

Ce qui m’a tout de suite séduite, c’est d’abord leurs très belles représentations graphiques du son : non seulement c’est très esthétique mais en plus, c’est très accessible çar très similaire aux sensations ou aux images que la vibration déclenche en nous (on est loin de l’écrit des partitions traditionnelles donc !).

Et puis, après, j’aime évidemment beaucoup toutes les approches qui favorisent le contact direct et concret au son et à la musique… ce qu’ils font avec beaucoup de professionnalisme ! Ils abordent point après point TOUTES les connaissances nécessaires au musicien, sans faire d’impasses : pour ne citer que quelques exemples, ils vous font bosser les tessitures, les intervalles, les accords et leurs renversements,… tout un tas de notions trop souvent allègrement balayées dans les cours traditionnels pour amateurs. Conclusion : vraiment, un super programme que je recommande avec confiance et assurance !

> Ceci étant dit, il y a quand même deux gros points faibles selon moi (mais qui sont un choix volontaire de leur part)

1) c’est l’absence de passerelle entre leurs représentations graphiques et les écrits usuels de la musique, même après avoir bien avancé dans la progression… pour quelqu’un qui veut réellement “faire de la musique”, ce n’est pas réaliste de penser qu’on peut purement et simplement s’en passer.

2) et le fait de ne donner aucune explication « théorique », quelle que soit la phase de travail. Bien qu’au départ, ça paraisse être un avantage  (c’est plutôt une bonne idée de chercher à comprendre par l’expérience et non par le mental), pour beaucoup d’apprenants, cela représente rapidement un handicap car, en réalité, on sait que pour pour progresser au mieux, c’est un aller-retour permanent entre la tête et le corps qui fonctionne !

Formation musicale

Musical U

Unleash the musicality you have inside !

https://www.musical-u.com

Humm… alors évidemment, si j’ai moi-même écrit une méthode de solfège, ce n’est pas, n’en déplaise aux complotistes, parce que je voulais écraser mes concurrents et me faire plein d’argent sur le dos des élèves 🙄 🙄 🙄 , mais bien parce que j’ai des convictions pédagogiques assez arrêtées 😊 ! Du coup, je ne vous dirai pas que Musical U est la « meilleure des meilleures » méthodes de solfège, il y a des choses qui, selon moi, pourraient être mieux… MAIS !

Mais honnêtement, je suis tout à fait fan de leur état d’esprit qui, pour une fois (et ce n’est pas si souvent) est très sincèrement au service des apprentis musiciens ! Et je les trouve vraiment super sympas (et c’est important !), hyper engagés (wouahh, c’est vraiment motivant !), véritablement musiciens et pédagogues (merci merci ! des cours intelligents, efficaces et où on se fait plaisir !)… J’adhère ! J’achète !

> avantage supplémentaire : la formule de base est vraiment abordable financièrement… même si après ils vous proposent régulièrement des offres complémentaires plus chères.

> gros inconvénient pour les francophones : c’est tout en anglais !!!

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Idées cadeaux : des LIVRES (sur la musique !) que j’ai adorés ! https://les-clefs-du-solfege.com/livres-musique-adores/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=livres-musique-adores https://les-clefs-du-solfege.com/livres-musique-adores/#respond Tue, 11 Jan 2022 15:07:35 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=7574 … à offrir, ou pour soi 😉 Comme un roman / Ados – adultes Mémoires, de Hector Berlioz. Berlioz est un compositeur français de la période romantique (le XIXe siècle). Non seulement c’est un musicien incontournable de l’histoire de la musique, mais c’était aussi un écrivain talentueux et une personnalité très typique de cette période…

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… à offrir,

ou pour soi 😉

Comme un roman / Ados – adultes

Mémoires, de Hector Berlioz.

Berlioz est un compositeur français de la période romantique (le XIXe siècle). Non seulement c’est un musicien incontournable de l’histoire de la musique, mais c’était aussi un écrivain talentueux et une personnalité très typique de cette période où la sensibilité et l’expression sont LES valeurs prioritaires. J’ai lu ses mémoires il y a bien longtemps mais je me souviens encore de certains passages qui m’ont fait exploser de rire, d’autres m’ouvraient les yeux sur la réalité musicale de l’époque, et plus généralement, l’incroyable expérience de vivre la vie d’un tel génie à travers ses yeux.

Pour moi, ça se lit comme un roman, et c’est vraiment extra ! À recommander sans aucun doute !

Comme un roman / Ados – adultes

Mme Pylinska et le secret de Chopin, de Eric-Emmanuel Schmitt.

Cet auteur à grand succès a écrit plusieurs récits ayant un compositeur (ou la Musique) pour fil rouge :

  • Le Mystère Bizet (2017)
  • Le Carnaval des Animaux (titre d’une oeuvre hyper connue de C. Saint-Saëns) (2014)
  • Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent (2010)
  • Ma vie avec Mozart (2005)

J’avoue, je ne les ai pas tous lus, donc mon jugement est forcément un peu biaisé, mais parmi ceux que j’ai découverts, c’est indéniablement Mme Pylinska et le secret de Chopin que j’ai préféré ! C’est court, concis, et drôle (!) car chaque leçon avec cette prof extravagante semble complètement farfelue, déjantée, abracadabrante… pourtant, avec mon regard d’enseignante (déjà vieillissante), quelle pertinence ! Au delà du roman, c’est une vraie leçon de musique : un bonheur !

Raconte-moi les grandes oeuvres musicales / Enfants

Des histoires en musique, d’Elodie Fondacci.

Cette présentatrice de Radio Classique s’est spécialisée depuis plus de 10 ans dans les histoires en musique. Je m’explique : elle prend L’oiseau de feu de Stravinsky par exemple, ou Cendrillon de Prokovief, Le Lac des cygnes de Tchaïkovsky… et elle en raconte l’histoire avec intermèdes et musique d’accompagnement extraits de l’oeuvre en question.

Pour les enfants (et même pour les parents), c’est vraiment génial car « l’air de rien », on découvre et on baigne dans de la grande musique, tout en découvrant une intrigue qui nous tient en haleine 🙂

Petit point d’attention : il faut juste supporter l’intonation de sa voix (sa façon de parler), que plein de gens adorent, mais avec laquelle, pas de chance, moi, j’ai un peu de mal.

BD documentaire mis en histoire / Enfants – ados – adultes

Le piano oriental, de Zeina Abirached.

Ahhh… ce livre là, ce n’est pas seulement de la musique avec l’histoire de ce piano et de ce rêve fou de rapprocher la musique d’Orient et celle de l’Occident, c’est aussi un condensé de poésie, de délicatesse, de réflexion culturelle… c’est beau (quels dessins !!!), c’est émouvant… bref, ceux qui me connaissent depuis longtemps le savent : j’ai adoré et je le présente dès que j’en ai l’occasion. Selon moi, une valeur sûre !

C’est pour bosser… mais c’est si bien fait ! / Adultes

Analyse du langage musical / volume 1 : de Corelli à Debussy – de Anthony Girard.

Oui, je sais, on me trouve parfois bizarre… mais j’avoue que j’ai eu ce bouquin plusieurs semaines sur ma table de nuit !

Humm… il ne faut pas se le cacher, ça n’est pas à la portée des débutants : l’auteur y aborde méthodiquement… toutes les notions musicales ! Je ne sais pas s’il est à ce point exhaustif, mais pour ne citer que quelques points, il traite de l’harmonie, du phrasé, du rythme et des silences, de la relation musique/texte, de l’écriture contrapuntique (les canons et les fugues quoi), de l’homorythmie… etc, etc… et surtout, c’est tellement clair, tellement intelligent, précis, relié à la musique avec de nombreux exemples ! En tant que pédagogue, je suis juste admirative du travail qui a été réalisé et tellement reconnaissante de pouvoir accéder à cette mine précieuse d’informations ! D’ailleurs, puisque j’ai eu la chance d’avoir plusieurs jours de suite le grand David Bismuth (un pianiste incroyable !) en répétition dans mon salon, sur mon piano (!!!), je peux témoigner que même lui, tombé par hasard sur le bouquin en question qui trainait sur mon pupitre, m’a dit son ravissement et son enthousiasme à en feuilleter quelques pages.

À offrir les yeux fermés donc, mais à quelqu’un de passionné qui a déjà un bon bagage solfègique.

C’est pour bosser… mais c’est si bien fait ! / Adultes

La musique, de Elisabeth Brisson.

Je me suis promis de ne pas dire du mal des livres que je ne vous conseille PAS… mais, là, quand même, attention !!! Si vous avez envie d’une histoire de la musique (ce qui est une très bonne idée), n’achetez pas la première qui se présente à vous avec une photo aguichante et / ou un titre sympa, du genre « L’histoire de la musique pour les nuls », ou « Une petite histoire de la grande  musique »,… parce que vous n’en aurez pas pour votre argent et vous en conclurez qu’étudier ça, ce n’est pas beaucoup plus intéressant que de lire un bottin téléphonique et qu’on n’y comprend pas grand chose.

J’avoue, s’y retrouver dans les centaines d’ouvrages écrits sur le sujet n’est pas facile (et soyons clairs, je ne les ai pas tous lus !!!). Mais j’en ai parcouru tant et tant de décevants et inutiles…

Pourquoi ? Parce que quand il est question d’Histoire, il est question de « liens » entre des évènements, des courants de pensées, des sensibilités données, des contraintes liées aux contextes, des personnalités, et j’en passe… c’est tout ça qui fait qu’on arrive à créer du sens et à, vraiment, comprendre une information du type « Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky a provoqué un scandale historique ! », ou que « le chant grégorien est un chant de prière ».

Alors quand, sous prétexte de faire un « petit livre qui ne fait pas peur », on retire tellement d’éléments, on fait un tel résumé de résumé, qu’on a juste une énumération des faits… à quoi ça peut bien servir ?! Si jamais ça arrivait à rentrer par une oreille, à tous les coups, ça ressortirait par l’autre !

Donc oui, il y a le grand classique, la référence : « Histoire de la musique occidentale », de Brigitte et Jean Massin, format A5, 1 kg et 71 grammes sur ma balance de cuisine, 1312 pages ! C’est très bien, c’est une valeur sûre… mais psychologiquement, l’objet en tant que tel fait que c’est un peu effrayant et dur de s’y mettre quand même ! Sans compter que concrètement, on ne se trimballe pas ça facilement dans son sac pour le lire, « au cas où », dans le métro.

C’est un peu pour ça que, personnellement, j’ai trouvé ce petit bouquin d’Elisabeth Brisson si bien. C’est un format poche… franchement, c’est plus léger dans la tête, et plus léger dans la main aussi. Et puis le contenu balaye large, donc on s’y retrouve vraiment… avec des encadrés spéciaux et à part pour l’analyse d’exemples musicaux qui permettent au débutant complet de sauter le truc et d’avancer sans être gêné, et musicien confirmé d’avoir de quoi écouter et analyser ce dont on parle directement dans la musique. Non vraiment, j’ai beaucoup aimé, j’y ai chopé des choses vraiment utiles, et si vous vous décidez, j’espère que vous serez d’accord avec moi.

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Idées cadeaux : des FILMS (de musique !) incontournables ! https://les-clefs-du-solfege.com/film-musique-incontournable/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=film-musique-incontournable https://les-clefs-du-solfege.com/film-musique-incontournable/#respond Tue, 11 Jan 2022 13:21:20 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=7551 … à offrir, ou pour soi 😉 Quand vous cherchez des films en lien avec la musique, pensez bien : qu’il y a des films dont le sujet EST la musique, et si certains prennent la forme traditionnelle du documentaire, d’autres sont de réelles productions « grands spectacles », de divertissement. et qu’il y a…

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… à offrir,

ou pour soi 😉

Quand vous cherchez des films en lien avec la musique, pensez bien :

  • qu’il y a des films dont le sujet EST la musique, et si certains prennent la forme traditionnelle du documentaire, d’autres sont de réelles productions « grands spectacles », de divertissement.
  • et qu’il y a aussi les films dont, certes, le sujet n’a pas directement à voir avec la musique, mais dont la « RÉALISATION » est musicale !

Ouhh ! Je suis trop contente de vous présenter mon top 4 inégalable, indémodable, incomparable !

C’est l’histoire de Roméo et Juliette, mais qui s’appellent Tony et Maria et vivent à New York au XXe siècle, au milieu des gangs de Porto-Ricains et d’Américains qui se déchirent.

“West Side Story”

Comédie musicale, de Leonard Bernstein, film de Robert Wise et Jerome Robbins, 1961… qui remporte 10 Oscars à lui tout seul… rien que ça !!!

> (Du coup ATTENTION ! attention ! Vérifiez bien la version que vous achetez car il existe de nombreuses autres captations vidéo. Même Steven Spielberg vient d’en sortir une nouvelle production cette année).

Je ne sais même pas quels mots seraient assez forts pour qualifier ce chef d’oeuvre !

Chef d’œuvre musical : la musique de Berstein est merveilleuse, fantastique, ensorcelante… (honnêtement, je ne sais pas si quelqu’un, même réfractaire à un style qu’il ne connaitrait pas, pourrait ne PAS aimer !).

Chef d’oeuvre chorégraphique : les danses de Jerome Robbins ont une énergie, une expressivité, un goût de spontanéité… complètement envoûtants.

Et finalement, chef d’oeuvre d’émotions : on rit, on pleure, on aime, on s’enthousiasme, on a peur, on s’attendrit…

C’est tout simplement GÉNIAL, c’est un incontournable !

C’est l’histoire d’un grand acteur du cinéma muet qui doit relever les défis liés à l’arrivée du cinéma parlant !

“Chantons sous la pluie”

… (ou Singing in the rain, dans sa version originale en anglais), comédie musicale de  Stanley Donen et Gene Kelly, film de 1952. … considéré comme un monument du cinéma !

Le film est une suite de chansons devenues mythiques et de numéros étourdissants de danse claquettes par Gene Kelly… C’est drôle, c’est époustouflant, et pour vous dire, même les collégiens d’aujourd’hui restent scotchés devant ! Impossible de rater ça !!!

C’est l’histoire… de Mozart ! Oui, LE compositeur dont TOUT LE MONDE connait le nom, même dans les cités où on n’écoute que du rap ! 

“Amadeus”

Film “grand spectacle”, de Milos Forman, film de 1984. « Le film est nommé pour 53 prix et en reçoit 40, dont 8 Oscars, incluant l’Oscar du meilleur film »… bon, ça situe un peu la qualité quoi 😉

Comment dire ? Le film a superbement réussi à mêler la musique du compositeur (et c’est tellement beau !!!), l’intrigue (la vie de ce génie n’a pas été très paisible), les aspects historiques (car à part pour la rivalité avec Salieri, les images et les situations sont très réalistes et représentatives de l’époque)… franchement, on est captivé du début jusqu’à la fin : un chef d’oeuvre !

C’est l’histoire… de Beethoven ! Un autre immense génie de la musique, celui qu’on cite forcément (avec Bach et après Mozart) si on doit se limiter à 3 noms de géants… celui dont on connait la mythique surdité aussi.

“Ludwig van B.”

(ou Immortal Beloved, dans sa version originale en anglais), film “grand spectacle” de Bernard Rose, film de 1994.

Je dois dire que je suis assez étonnée que le film n’ait pas reçu autant de récompenses qu’Amadeus car pour moi, on est exactement dans la même veine et dans la même qualité de réalisation : on baigne dans la musique du compositeur (et c’est grandiose !!!), on a une intrigue rythmée et prenante (faut dire qu’il avait un sacré caractère !), avec tous les aspects historiques qui pourraient le rapprocher d’un film documentaire… bref, on ne voit pas le temps passer : un bijou !

Après… j’ai aussi beaucoup apprécié :

C’est des scènes de vie de Jean-Sébastien Bach ! Vous savez… l’un des 3 « monstres sacrés » de l’histoire de la musique. À vrai dire, c’est même LE maître, LE compositeur auquel tous les suivants se réfèrent… Un sujet de choix donc !

“Que ma joie demeure”

Pièce de théâtre filmée, de Alexandre Astier, 2012

Et Alexandre Astier ? Whouahhh !!! Dans les scènes où il joue du clavecin, dans l’écriture de son texte (quand il nous montre le processus d’écriture d’une oeuvre par exemple), il est bluffant !!! Évidemment, c’est aussi un spectacle d’humoriste, avec des blagues, des façons de présenter les choses qui, effectivement, nous font rire ! Mais là encore, les références et fondements historiques sont véridiques et je ne me lasse pas de regarder ces 2 heures d’émerveillement.

“Pianomania, à la recherche du son parfait”

Documentaire, de Lilian Franck et Robert Cibis, film de 2009

C’est la présentation d’un maître accordeur de pianos et de son travail pour de grands pianistes concertistes internationaux.

J’avoue que, quand on m’a dit d’aller voir ce film… j’ai trouvé le sujet intéressant mais pas non plus enthousiasmant ! Pour un samedi soir, je le confesse, je préfère des productions de divertissement plus « grand public ». MAIS… mais je garde un souvenir ébloui de cette soirée ! Et d’ailleurs, je ne suis pas la seule puisqu’il a reçu de nombreux prix à travers le monde. C’est que, contrairement à d’autres documentaires où, il faut bien le dire, on s’ennuie un peu, là, de nombreux extraits de répétitions offrent des moments musicaux magnifiques (on y entend beaucoup de Bach ;-)), les plans où on le voit travailler sont vraiment stimulants, accrocheurs… Oui, j’ai vraiment envie de vous recommander ce film sans aucune réserve !

“Farinelli”

Film “grand spectacle”, de Gérard Corbiau, film de 1994.

L’histoire d’un chanteur castra  qui a vraiment existé et dont l’histoire a effectivement retenu le nom (…oui, un castra est un homme castré ! Un procédé assez violent, il faut le dire, mais qui vous faisait accéder au rang des stars idolâtrées de l’époque baroque car cela permettait d’obtenir une qualité de voix très particulière… et très appréciée !).

On connait la recette : de la belle musique, une histoire qui se tient, un contexte historique documenté et documentaire… au final, une jolie réussite !

“Le roi danse”

Film “grand spectacle”, de Gérard Corbiau, film de 2000.

Louis XIV et la naissance de la danse classique… grâce et avec la grande implication de Lully, LE compositeur officiel et attitré du moment qui, bien qu’italien, est celui qui crée le « style à la française » !

On retrouve, encore et toujours, le même procédé de fabrication (musique d’époque, récit éloquent, et éléments historiques réels) mais dans la mesure où ça marche plutôt bien, on ne va pas s’en plaindre ! …Un beau moment.

“La Môme”

Film “grand spectacle”, de Olivier Dahan, film de 2007.

C’est l’histoire d’Edith Piaf… qui a été mouvementée, elle aussi !

Je dois avouer que je ne sais pas si le plus impressionnant est le contenu du film, ou la prestation de Marion Cotillard, qui obtient pour l’occasion l’Oscar de la meilleure actrice (une française reconnue aux U.S. étant un fait suffisamment rare pour être remarquable !).

“Bohemian Rhapsody”

Film “grand spectacle”, de Bryan Singer, film de 2018.

C’est l’histoire de Freddie Mercury et de son groupe Queen.

Celui-là, vous l’avez peut-être vu car cela ne fait pas si longtemps qu’il est sorti… et il faut bien dire que son succès planétaire n’a pas été usurpé, entre autre pour la large part faite à la musique ! Même si, pour le coup, question vérité historique, il y a des passages romancés et inexacts, ça ne change rien au fait que, si vous aviez raté le coche, c’est le moment de se rattraper !

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La “ligne” (… musicale, bien-entendu !) https://les-clefs-du-solfege.com/ligne-musicale/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=ligne-musicale https://les-clefs-du-solfege.com/ligne-musicale/#respond Tue, 22 Sep 2020 07:28:09 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=2490 Les musiciens parlent souvent de la "ligne musicale"... mais les dictionnaires n'expliquent jamais ce que ça veut dire. Maintenant c'est fait !

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Non mais c’est sérieux ? Il y a vraiment un article qui explique le mot “ligne” en musique ???

Absolument ! Je persiste et signe : le vocabulaire, ça n’a l’air de rien, mais en manquer, ça peut nous faire échouer sur des choses qu’on saurait pourtant faire ! Et le mot “ligne” (“ligne musicale” bien-entendu !!) fait définitivement partie de ce vocabulaire un peu flou que tous les musiciens utilisent pourtant comme un mot de base…

Alors ? Allons-y voir d’un peu plus près 😉

I – Ligne(s) et musique

Une ligne ? en musique ???

Oui, c’est en effet un mot que tu vas souvent entendre dans les commentaires que font les musiciens sur une oeuvre… et pourtant ! On s’est mis  à l’utiliser (il y a longtemps quand même) sans jamais avoir pris le temps de complètement l’expliquer. Par exemple tu ne le trouveras nulle part dans les dictionnaires “classiques” sur la musique !

Heureusement, c’était parfait pour un nouvel épisode du #DicoAudio ! 😜

Commençons donc par le commencement :

1 – Une ligne, des lignes… en vrai dans la vie…

Une ligne, en vrai tu sais très bien ce que c’est ! Tu en vois tout le temps et tu en dessines souvent.

Par exemple pour souligner un titre, tracer une route, faire les plans d’une maison

> on utilise des lignes droites,

.. et pour

  • dessiner la mer
  • écrire les lettres de l’alphabet,
  • construire une piste d’athlétisme,

> on utilise des lignes courbes,

.. mais on rencontre aussi des lignes tarabiscotées, épurées, épaisses, en pointillés, etc…

Dans tous les cas, quand on parle de “ligne”, on parle de quelque chose qui se VOIT, et qui forme comme un chemin…

2 – Mais où sont donc les lignes en musique ???

Oui mais… alors en musique ? Une ligne ?? c’est à dire un DESSIN que je peux VOIR  et qui trace comme un chemin ???

 

C’est sûr, quand on pense “musique”, on pense aux sons, donc aux oreilles ! Sauf que… tu oublies la partition !

Chez nous, en Occident, on s’est mis à écrire la musique il y a déjà très TRÈS longtemps ! Et cette façon de transformer des SONS (à écouter) en DESSINS (à voir sur du papier) a été une activité très TRÈS importante pour tous les musiciens…

 

Alors une “ligne” en musique ? C’est lié aux motifs qu’on trouve sur les partitions :

Ah oui ! Effectivement, on en voit plein des lignes, là…

Heu… oui, tu as raison, ces lignes droites que tu vois là, on les repère tout de suite très facilement… MAIS quand on parle de “ligne musicale”, le plus souvent, ce n’est pas de ça dont il s’agit. Car ce que tu vois là, ce sont des “lignes de portée” .

Les lignes de portée servent de repères pour écrire les notes. C’est un outil super utile et vraiment important pour noter la musique, mais côté artistique, sensibilité ou expressivité… zéro ! ça ne sert à rien, ça n’a aucun intérêt “musical”. (C’est d’ailleurs pour ça que, à part pour préciser la place d’une note à écrire, on n’en parle jamais de ces lignes-là.)

En revanche, si tu regardes la partition avec un peu de distance, comme un simple dessin… tu ne trouves pas que la ribambelle de notes qui se suivent les unes après les autres donnent l’impression de faire un chemin ?

Ça se voit déjà sur les anciennes partitions du Moyen Âge et de la Renaissance…

Et est-ce que tu remarques que, pour le coup, ces chemins de notes n’ont pas toujours la même tête selon les partitions ? Que ces “lignes” changent en fonction de la musique qu’elles traduisent ?

Ah ah ! et ça, par contre, c’est quelque chose d’intéressant parce que si ces lignes-là reflètent les variations de la musique dans leur dessin, cela veut dire que côté artistique, sensibilité ou expressivité… bingo ! elles nous disent bien quelque chose de la musique, ça vaut le coup d’en parler !

3 – L’histoire d’un mot de dessin qui devient un mot de musicien !

Imagine un peu ce qui s’est passé : le musicien prenant l’habitude de toujours écrire et écrire encore la musique, peu à peu, pour lui, ENTENDRE les notes ou VOIR  le dessin-partition, ça devient la même chose ! À force de faire l’aller-retour entre les sons dans ses oreilles et l’écrit dans ses yeux, les deux deviennent interchangeables :

il n’a plus besoin d’entendre “pour de vrai” ce qu’il peut lire sur le papier (car juste à regarder le dessin-partition, il peut tout de suite entendre dans sa tête ce que ça va donner…)

et à l’inverse, il n’a plus besoin de voir, “en vrai”, la partition de ce qu’il écoute pour imaginer à quoi ressemble la “ligne de notes” sur le papier (ça s’affiche automatiquement dans sa tête, comme sur une feuille imaginaire…).

Finalement, pas étonnant que les musiciens se soient mis à utiliser le mot du dessin (“ligne”) comme si c’était l’équivalent des mots de musique (“partie”, “mélodie”, …)

Donc résumons :

quand on veut parler de la “partie vocale” (ce que chante la voix), on peut aussi bien parler de la “ligne vocale”,

ou si on veut parler de la “mélodie”, on peut aussi bien parler de la “ligne”…

Oui, oui, pour l’idée générale, c’est tout à fait ça !

> Dans cet enregistrement (3e mvt de la 5e symphonie de Beethoven), la caméra et la prise de son mettent en avant la ligne de contrebasse

II – On invite quelques subtilités…

1 – La couleur des synonymes

Et pourtant : attention ! … est-ce à dire que le mot “ligne” est devenu un simple synonyme de “mélodie”, ou de “partie” ?

Et non justement !!! Pas complètement…

Le truc, c’est qu’en musique, c’est comme partout ailleurs : quand on a plusieurs mots, même s’ils veulent dire quelque chose de presque pareil, il y a des subtilités pour chacun d’eux. Pense par exemple à la différence entre “repas” et “déjeuner”, ou entre “nuit” et “sombre”, pense à la nuance qu’on exprime si on choisit de dire “activité” au lieu de “loisir”…

2 – Ligne, partie, ou mélodie ?

Alors dans notre cas…

Quand on parle de “ligne” (comme dans “ligne vocale”), on sous-entend qu’on parle d’UN chemin et un seul : une même suite de notes… alors que quand on parle de “partie” (comme dans “partie vocale”), si on ne connait pas le morceau, on peut avoir un doute : est-ce que la “partie” contient une seule “ligne”, ou plusieurs ?

Exemple :

à l’écoute de ce Confutatis, extrait du Requiem de Mozart qu’il a composé en 1791 … (écoutez avant de lire ce qu’on pourrait en dire !!)

On pourrait dire :

> Dans cette pièce, il y a une alternance de caractères entre la partie vocale des hommes et la partie vocale des femmes : alors que la ligne des basses semble s’entrechoquer avec la ligne des ténors, au contraire la ligne de soprano et la ligne d’alto se mêlent avec tant d’harmonie qu’on a subitement l’impression de flotter au dessus de l’orchestre”.

Ici, grâce à l’utilisation de ces deux mots différents, on comprend que la “partie vocale des hommes” est composée de deux lignes : celle des basses et celle des ténors.

De même, contrairement au mot originel de “mélodie”, quand on parle de “ligne”, puisqu’on ne fait qu’évoquer le dessin d’une suite de notes, on NE sous-entend PAS que le chemin en question est forcément “mélodieux”, qu’il a une qualité “mélodique” (c’est à dire, en gros, qu’on aurait envie de la chanter)…

Exemple :

à l’écoute du Klavierstück numéro 11 que Stockhausen (Karlheinz de son petit nom) a composé en 1956 … (écoutez avant de lire ce qu’on pourrait en dire !!)

On pourrait dire :

> À l’écoute des compositeurs influencés par le sérialisme (une façon de penser les règles de la musique), la grande majorité du public se sent déstabilisé par une ligne qui semble chaotique, sans cohérence. Pourtant, les règles de structures sont au contraire très précises… c’est juste que dans la musique sérielle, l’idée est de délivrer la mélodie des lois harmoniques (ce qui, concrètement, correspond à ce que vous trouvez beau et vous faire dire “c’est harmonieux” !).

Ici, grâce à l’utilisation de ces deux mots différents, on comprend que même si la “ligne” répond à une recherche esthétique (une forme de beauté si on peut dire), le résultat sonore ne correspond pas à nos habitudes et à nos facilités d’écoute (mélodie).

III – Surprises de l’évolution..

Maintenant, je ne peux pas vous laisser partir sans vous parler d’une pratique que je trouve incroyable, fascinante, étonnante, rigolote…

J’ai dit  plus haut que finalement, le dessin que forme l’écriture des notes était devenu, avec la pratique, quelque chose de si connu, si maîtrisé, qu’à un moment l’écrit est devenu aussi “réel” que la musique elle-même. Mais imagine un peu que cela a atteint un tel point que le dessin de la partition est parfois devenu la source d’inspiration musicale elle-même… !

Je m’explique :

normalement, le compositeur a D’ABORD une musique dans la tête, et ENSUITE il l’écrit et constate le motif que cela fait sur le papier. Mais là, à diverses occasions, c’est (en partie) le contraire qui se passe ! Le musicien utilise D’ABORD le dessin comme s’il dessinait une peinture de ce qu’il veut raconter, et ENSUITE il constate la musique que ça a créé.

Tu vas encore mieux comprendre avec les exemples suivants :

1 – Le grand Johann Sebastian BACH

Le grand compositeur J.S. Bach (peut-être considéré comme LE plus important de TOUTE l’histoire de la musique) était maître de chapelle dans une église luthérienne en Allemagne dans la première moitié du XVIIIe siècle. Son boulot : écrire des messes, des chorals, tout ce qu’il faut pour que les fidèles puissent élever leur âme vers le Seigneur.

Et bien devine l’une de ses astuces pour mettre un peu plus de Jesus-Christ dans la musique (même s’il est sûrement difficile à un non-musicien de s’en rendre compte) : il dessine (avec une suite de notes) une croix sur la partition (en référence à la croix de Jésus)… et hop ! Il prend le résultat pour modeler son motif mélodique… !

> à ces moments, cela parait fou, mais le symbole visuel impose ses contraintes au choix musical !

Mettre à  1h 7’04’ (BWV 684)

À part les deux “croix” du départ, verrez-vous celles qui se cachent en cours de route, plus loin dans le morceau ?

Cette pratique faisait, en réalité, partie d’une recherche musicale plus générale qu’on a appelée le « figuralisme » : l’art d’évoquer musicalement une idée, une action, un sentiment, une situation.

Tu te doutes qu’avec juste de la musique… ce n’est pas hyper simple de transmettre à l’auditeur « une idée » (!!?), ou « une situation » (!!?). Sans support visuel comme en peinture, sans mots comme en littérature… comme le dit Victor Cherbuliez « la musique a cet avantage que chacun l’interprète à sa façon, chacun peut s’imaginer qu’elle lui raconte sa propre histoire ».  Enfin… sauf que l’avantage se transforme en sacré inconvénient si, comme ici, on voulait que l’auditeur ne s’invente pas une histoire à lui, mais comprenne bien celle que le compositeur veut lui transmettre !

Voilà pourquoi, quand les musiciens avaient envie de rentrer dans cette façon « imagée » d’utiliser la musique, ils ont cherché des équivalences symboliques entre notre monde, nos sensations, nos émotions et… les sons, les contours des lignes (visuelles ou auditives), avec leurs diverses hauteurs de notes et leur variété de rythmes.

Et… et pour boucler la boucle, je finirai par te faire remarquer que bon, les symboles, c’est bien beau, mais si on ne les connait pas à l’avance, ce n’est pas super clair à décoder non plus… ! Mais enfin, bien entendu, la composition ne repose jamais uniquement et seulement sur ce principe : le plus souvent, c’est une façon de faire ponctuelle… !

2 – L’incontournable Ludwig van Beethoven

Alors… alors prenons L. van Beethoven, encore un véritable monument parmi les compositeurs de musique savante !

Lui aussi allemand, il compose surtout pendant le 1er tiers du XIXe siècle. Et voilà que, dans sa symphonie numéro 6 (qu’il appelle « Pastorale »), il veut décrire toutes les incroyables sensations qui le submergent quand il est dans sa campagne chérie… (on est bien dans la musique figurative !) : le ruisseau, les oiseaux, un bal populaire… et à un moment, un orage ! violent, avec coups de tonnerre et pluie battante.

Bon, faire comprendre qu’on pense à un oiseau, ce n’est pas trop compliqué, on n’a qu’à imiter son chant avec un instrument au milieu de l’orchestre.

Faire comprendre qu’on est à un bal, ce n’est pas trop dur non plus, on imite le genre de danse-musette qu’on y entend.

Mais l’eau ? la pluie ??
Devine… est-ce un hasard ? les notes qui illustrent les gouttes qui tombent font visuellement plusieurs lignes de petits points qui descendent !!!

Est-ce que si je ne te l’avais pas dit, tu aurais « entendu » la pluie à l’écoute de sa musique ?

Est-ce que si je ne te l’avais pas dit tu aurais « vu » la pluie qui dégouline sur la partition ?

> L’orage commence à 28’14

3 – Des partitions graphiques pour de nouvelles exigences musicales

Le rapport écrit – son est tellement fascinant qu’au XXe siècle, quand on cherche des façons nouvelles de faire de la musique, certains compositeurs s’appuient justement uniquement sur l’interprétation visuelle qu’on peut faire d’une « partition dessin ». Regarde un peu :

Image extraite du site : http://paris.czechcentres.cz/nouvelles/la-partition-graphique-tcheque-et-slovaque/

> n’est-ce pas épatant de voir comment la représentation graphique peut à ce point influencer l’inspiration et la pratique musicale ?!

IV – Post Scriptum

Maintenant que tu as tout compris, sache quand même que, justement parce que ce mot n’est clairement défini nulle part, je t’ai donné ses utilisations les plus fréquentes. MAIS… certains musiciens vont considérer que le mot “ligne” sous-entend quelque chose de “continu” et qu’on ne peut donc pas l’appliquer à une suite de notes qui ne serait pas un minimum mélodique…

Bon… te voilà prévenu.

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