Archives des #DicoAudio - Les clefs du solfège. https://les-clefs-du-solfege.com/category/dicoaudio/ Apprendre la musique sérieusement... mais autrement ;-) Wed, 13 Apr 2022 11:12:28 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.4 https://les-clefs-du-solfege.com/wp-content/uploads/2020/01/cropped-DC1-2-1-32x32.jpg Archives des #DicoAudio - Les clefs du solfège. https://les-clefs-du-solfege.com/category/dicoaudio/ 32 32 La “ligne” (… musicale, bien-entendu !) https://les-clefs-du-solfege.com/ligne-musicale/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=ligne-musicale https://les-clefs-du-solfege.com/ligne-musicale/#respond Tue, 22 Sep 2020 07:28:09 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=2490 Les musiciens parlent souvent de la "ligne musicale"... mais les dictionnaires n'expliquent jamais ce que ça veut dire. Maintenant c'est fait !

L’article La “ligne” (… musicale, bien-entendu !) est apparu en premier sur Les clefs du solfège..

]]>

Non mais c’est sérieux ? Il y a vraiment un article qui explique le mot “ligne” en musique ???

Absolument ! Je persiste et signe : le vocabulaire, ça n’a l’air de rien, mais en manquer, ça peut nous faire échouer sur des choses qu’on saurait pourtant faire ! Et le mot “ligne” (“ligne musicale” bien-entendu !!) fait définitivement partie de ce vocabulaire un peu flou que tous les musiciens utilisent pourtant comme un mot de base…

Alors ? Allons-y voir d’un peu plus près 😉

I – Ligne(s) et musique

Une ligne ? en musique ???

Oui, c’est en effet un mot que tu vas souvent entendre dans les commentaires que font les musiciens sur une oeuvre… et pourtant ! On s’est mis  à l’utiliser (il y a longtemps quand même) sans jamais avoir pris le temps de complètement l’expliquer. Par exemple tu ne le trouveras nulle part dans les dictionnaires “classiques” sur la musique !

Heureusement, c’était parfait pour un nouvel épisode du #DicoAudio ! 😜

Commençons donc par le commencement :

1 – Une ligne, des lignes… en vrai dans la vie…

Une ligne, en vrai tu sais très bien ce que c’est ! Tu en vois tout le temps et tu en dessines souvent.

Par exemple pour souligner un titre, tracer une route, faire les plans d’une maison

> on utilise des lignes droites,

.. et pour

  • dessiner la mer
  • écrire les lettres de l’alphabet,
  • construire une piste d’athlétisme,

> on utilise des lignes courbes,

.. mais on rencontre aussi des lignes tarabiscotées, épurées, épaisses, en pointillés, etc…

Dans tous les cas, quand on parle de “ligne”, on parle de quelque chose qui se VOIT, et qui forme comme un chemin…

2 – Mais où sont donc les lignes en musique ???

Oui mais… alors en musique ? Une ligne ?? c’est à dire un DESSIN que je peux VOIR  et qui trace comme un chemin ???

 

C’est sûr, quand on pense “musique”, on pense aux sons, donc aux oreilles ! Sauf que… tu oublies la partition !

Chez nous, en Occident, on s’est mis à écrire la musique il y a déjà très TRÈS longtemps ! Et cette façon de transformer des SONS (à écouter) en DESSINS (à voir sur du papier) a été une activité très TRÈS importante pour tous les musiciens…

 

Alors une “ligne” en musique ? C’est lié aux motifs qu’on trouve sur les partitions :

Ah oui ! Effectivement, on en voit plein des lignes, là…

Heu… oui, tu as raison, ces lignes droites que tu vois là, on les repère tout de suite très facilement… MAIS quand on parle de “ligne musicale”, le plus souvent, ce n’est pas de ça dont il s’agit. Car ce que tu vois là, ce sont des “lignes de portée” .

Les lignes de portée servent de repères pour écrire les notes. C’est un outil super utile et vraiment important pour noter la musique, mais côté artistique, sensibilité ou expressivité… zéro ! ça ne sert à rien, ça n’a aucun intérêt “musical”. (C’est d’ailleurs pour ça que, à part pour préciser la place d’une note à écrire, on n’en parle jamais de ces lignes-là.)

En revanche, si tu regardes la partition avec un peu de distance, comme un simple dessin… tu ne trouves pas que la ribambelle de notes qui se suivent les unes après les autres donnent l’impression de faire un chemin ?

Ça se voit déjà sur les anciennes partitions du Moyen Âge et de la Renaissance…

Et est-ce que tu remarques que, pour le coup, ces chemins de notes n’ont pas toujours la même tête selon les partitions ? Que ces “lignes” changent en fonction de la musique qu’elles traduisent ?

Ah ah ! et ça, par contre, c’est quelque chose d’intéressant parce que si ces lignes-là reflètent les variations de la musique dans leur dessin, cela veut dire que côté artistique, sensibilité ou expressivité… bingo ! elles nous disent bien quelque chose de la musique, ça vaut le coup d’en parler !

3 – L’histoire d’un mot de dessin qui devient un mot de musicien !

Imagine un peu ce qui s’est passé : le musicien prenant l’habitude de toujours écrire et écrire encore la musique, peu à peu, pour lui, ENTENDRE les notes ou VOIR  le dessin-partition, ça devient la même chose ! À force de faire l’aller-retour entre les sons dans ses oreilles et l’écrit dans ses yeux, les deux deviennent interchangeables :

il n’a plus besoin d’entendre “pour de vrai” ce qu’il peut lire sur le papier (car juste à regarder le dessin-partition, il peut tout de suite entendre dans sa tête ce que ça va donner…)

et à l’inverse, il n’a plus besoin de voir, “en vrai”, la partition de ce qu’il écoute pour imaginer à quoi ressemble la “ligne de notes” sur le papier (ça s’affiche automatiquement dans sa tête, comme sur une feuille imaginaire…).

Finalement, pas étonnant que les musiciens se soient mis à utiliser le mot du dessin (“ligne”) comme si c’était l’équivalent des mots de musique (“partie”, “mélodie”, …)

Donc résumons :

quand on veut parler de la “partie vocale” (ce que chante la voix), on peut aussi bien parler de la “ligne vocale”,

ou si on veut parler de la “mélodie”, on peut aussi bien parler de la “ligne”…

Oui, oui, pour l’idée générale, c’est tout à fait ça !

> Dans cet enregistrement (3e mvt de la 5e symphonie de Beethoven), la caméra et la prise de son mettent en avant la ligne de contrebasse

II – On invite quelques subtilités…

1 – La couleur des synonymes

Et pourtant : attention ! … est-ce à dire que le mot “ligne” est devenu un simple synonyme de “mélodie”, ou de “partie” ?

Et non justement !!! Pas complètement…

Le truc, c’est qu’en musique, c’est comme partout ailleurs : quand on a plusieurs mots, même s’ils veulent dire quelque chose de presque pareil, il y a des subtilités pour chacun d’eux. Pense par exemple à la différence entre “repas” et “déjeuner”, ou entre “nuit” et “sombre”, pense à la nuance qu’on exprime si on choisit de dire “activité” au lieu de “loisir”…

2 – Ligne, partie, ou mélodie ?

Alors dans notre cas…

Quand on parle de “ligne” (comme dans “ligne vocale”), on sous-entend qu’on parle d’UN chemin et un seul : une même suite de notes… alors que quand on parle de “partie” (comme dans “partie vocale”), si on ne connait pas le morceau, on peut avoir un doute : est-ce que la “partie” contient une seule “ligne”, ou plusieurs ?

Exemple :

à l’écoute de ce Confutatis, extrait du Requiem de Mozart qu’il a composé en 1791 … (écoutez avant de lire ce qu’on pourrait en dire !!)

On pourrait dire :

> Dans cette pièce, il y a une alternance de caractères entre la partie vocale des hommes et la partie vocale des femmes : alors que la ligne des basses semble s’entrechoquer avec la ligne des ténors, au contraire la ligne de soprano et la ligne d’alto se mêlent avec tant d’harmonie qu’on a subitement l’impression de flotter au dessus de l’orchestre”.

Ici, grâce à l’utilisation de ces deux mots différents, on comprend que la “partie vocale des hommes” est composée de deux lignes : celle des basses et celle des ténors.

De même, contrairement au mot originel de “mélodie”, quand on parle de “ligne”, puisqu’on ne fait qu’évoquer le dessin d’une suite de notes, on NE sous-entend PAS que le chemin en question est forcément “mélodieux”, qu’il a une qualité “mélodique” (c’est à dire, en gros, qu’on aurait envie de la chanter)…

Exemple :

à l’écoute du Klavierstück numéro 11 que Stockhausen (Karlheinz de son petit nom) a composé en 1956 … (écoutez avant de lire ce qu’on pourrait en dire !!)

On pourrait dire :

> À l’écoute des compositeurs influencés par le sérialisme (une façon de penser les règles de la musique), la grande majorité du public se sent déstabilisé par une ligne qui semble chaotique, sans cohérence. Pourtant, les règles de structures sont au contraire très précises… c’est juste que dans la musique sérielle, l’idée est de délivrer la mélodie des lois harmoniques (ce qui, concrètement, correspond à ce que vous trouvez beau et vous faire dire “c’est harmonieux” !).

Ici, grâce à l’utilisation de ces deux mots différents, on comprend que même si la “ligne” répond à une recherche esthétique (une forme de beauté si on peut dire), le résultat sonore ne correspond pas à nos habitudes et à nos facilités d’écoute (mélodie).

III – Surprises de l’évolution..

Maintenant, je ne peux pas vous laisser partir sans vous parler d’une pratique que je trouve incroyable, fascinante, étonnante, rigolote…

J’ai dit  plus haut que finalement, le dessin que forme l’écriture des notes était devenu, avec la pratique, quelque chose de si connu, si maîtrisé, qu’à un moment l’écrit est devenu aussi “réel” que la musique elle-même. Mais imagine un peu que cela a atteint un tel point que le dessin de la partition est parfois devenu la source d’inspiration musicale elle-même… !

Je m’explique :

normalement, le compositeur a D’ABORD une musique dans la tête, et ENSUITE il l’écrit et constate le motif que cela fait sur le papier. Mais là, à diverses occasions, c’est (en partie) le contraire qui se passe ! Le musicien utilise D’ABORD le dessin comme s’il dessinait une peinture de ce qu’il veut raconter, et ENSUITE il constate la musique que ça a créé.

Tu vas encore mieux comprendre avec les exemples suivants :

1 – Le grand Johann Sebastian BACH

Le grand compositeur J.S. Bach (peut-être considéré comme LE plus important de TOUTE l’histoire de la musique) était maître de chapelle dans une église luthérienne en Allemagne dans la première moitié du XVIIIe siècle. Son boulot : écrire des messes, des chorals, tout ce qu’il faut pour que les fidèles puissent élever leur âme vers le Seigneur.

Et bien devine l’une de ses astuces pour mettre un peu plus de Jesus-Christ dans la musique (même s’il est sûrement difficile à un non-musicien de s’en rendre compte) : il dessine (avec une suite de notes) une croix sur la partition (en référence à la croix de Jésus)… et hop ! Il prend le résultat pour modeler son motif mélodique… !

> à ces moments, cela parait fou, mais le symbole visuel impose ses contraintes au choix musical !

Mettre à  1h 7’04’ (BWV 684)

À part les deux “croix” du départ, verrez-vous celles qui se cachent en cours de route, plus loin dans le morceau ?

Cette pratique faisait, en réalité, partie d’une recherche musicale plus générale qu’on a appelée le « figuralisme » : l’art d’évoquer musicalement une idée, une action, un sentiment, une situation.

Tu te doutes qu’avec juste de la musique… ce n’est pas hyper simple de transmettre à l’auditeur « une idée » (!!?), ou « une situation » (!!?). Sans support visuel comme en peinture, sans mots comme en littérature… comme le dit Victor Cherbuliez « la musique a cet avantage que chacun l’interprète à sa façon, chacun peut s’imaginer qu’elle lui raconte sa propre histoire ».  Enfin… sauf que l’avantage se transforme en sacré inconvénient si, comme ici, on voulait que l’auditeur ne s’invente pas une histoire à lui, mais comprenne bien celle que le compositeur veut lui transmettre !

Voilà pourquoi, quand les musiciens avaient envie de rentrer dans cette façon « imagée » d’utiliser la musique, ils ont cherché des équivalences symboliques entre notre monde, nos sensations, nos émotions et… les sons, les contours des lignes (visuelles ou auditives), avec leurs diverses hauteurs de notes et leur variété de rythmes.

Et… et pour boucler la boucle, je finirai par te faire remarquer que bon, les symboles, c’est bien beau, mais si on ne les connait pas à l’avance, ce n’est pas super clair à décoder non plus… ! Mais enfin, bien entendu, la composition ne repose jamais uniquement et seulement sur ce principe : le plus souvent, c’est une façon de faire ponctuelle… !

2 – L’incontournable Ludwig van Beethoven

Alors… alors prenons L. van Beethoven, encore un véritable monument parmi les compositeurs de musique savante !

Lui aussi allemand, il compose surtout pendant le 1er tiers du XIXe siècle. Et voilà que, dans sa symphonie numéro 6 (qu’il appelle « Pastorale »), il veut décrire toutes les incroyables sensations qui le submergent quand il est dans sa campagne chérie… (on est bien dans la musique figurative !) : le ruisseau, les oiseaux, un bal populaire… et à un moment, un orage ! violent, avec coups de tonnerre et pluie battante.

Bon, faire comprendre qu’on pense à un oiseau, ce n’est pas trop compliqué, on n’a qu’à imiter son chant avec un instrument au milieu de l’orchestre.

Faire comprendre qu’on est à un bal, ce n’est pas trop dur non plus, on imite le genre de danse-musette qu’on y entend.

Mais l’eau ? la pluie ??
Devine… est-ce un hasard ? les notes qui illustrent les gouttes qui tombent font visuellement plusieurs lignes de petits points qui descendent !!!

Est-ce que si je ne te l’avais pas dit, tu aurais « entendu » la pluie à l’écoute de sa musique ?

Est-ce que si je ne te l’avais pas dit tu aurais « vu » la pluie qui dégouline sur la partition ?

> L’orage commence à 28’14

3 – Des partitions graphiques pour de nouvelles exigences musicales

Le rapport écrit – son est tellement fascinant qu’au XXe siècle, quand on cherche des façons nouvelles de faire de la musique, certains compositeurs s’appuient justement uniquement sur l’interprétation visuelle qu’on peut faire d’une « partition dessin ». Regarde un peu :

Image extraite du site : http://paris.czechcentres.cz/nouvelles/la-partition-graphique-tcheque-et-slovaque/

> n’est-ce pas épatant de voir comment la représentation graphique peut à ce point influencer l’inspiration et la pratique musicale ?!

IV – Post Scriptum

Maintenant que tu as tout compris, sache quand même que, justement parce que ce mot n’est clairement défini nulle part, je t’ai donné ses utilisations les plus fréquentes. MAIS… certains musiciens vont considérer que le mot “ligne” sous-entend quelque chose de “continu” et qu’on ne peut donc pas l’appliquer à une suite de notes qui ne serait pas un minimum mélodique…

Bon… te voilà prévenu.

Tous droits réservés. Contenu protégé par les droits d’auteur – enregistré au Copyright.

L’article La “ligne” (… musicale, bien-entendu !) est apparu en premier sur Les clefs du solfège..

]]>
https://les-clefs-du-solfege.com/ligne-musicale/feed/ 0
Mesure (musicale) : secrets intimes… https://les-clefs-du-solfege.com/mesure-musicale/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=mesure-musicale https://les-clefs-du-solfege.com/mesure-musicale/#respond Sun, 14 Jun 2020 08:07:03 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=1949 Vous avez dit “solfège” ?  On me répond : “En pratique, ça va me servir à quoi ?” Vous dites “mesure” ? … “Pfff… Je n’ai jamais compris quel pouvait bien être le lien entre la mesure et le morceau que j’apprenais”. > Pourtant, la mesure est le relief qui révèle le sens musical. Autant…

L’article Mesure (musicale) : secrets intimes… est apparu en premier sur Les clefs du solfège..

]]>

Vous avez dit “solfège” ?  On me répond : “En pratique, ça va me servir à quoi ?”

Vous dites “mesure” ? … “Pfff… Je n’ai jamais compris quel pouvait bien être le lien entre la mesure et le morceau que j’apprenais”.

> Pourtant, la mesure est le relief qui révèle le sens musical. Autant dire que c’est une part importante de l’expressivité… alors ? Il est temps de comprendre de quoi il en retourne !

Dans cet article :

I – La mesure musicale : première approche de “la Bête”…

1 – En gros, qu’est-ce que la mesure ?

Mesure, définition courante :

truc que les apprentis musiciens ignorent (au mieux) ou exècrent (au pire) parce que, franchement, à quoi ça sert ??!

Mais bon… comme toujours, les profs (de musique, comme les autres) ne sont jamais d’accord avec les définitions courantes de leurs élèves. Allez comprendre !

Laissez-moi vous montrer leur point de vue et commençons par l’utilité la plus visible et la plus mise en avant de la mesure (car pour de vrai, elle en a une d’utilité, et même 3 !).

La « mesure », c’est évident, vous connaissez parfaitement :

  • (blague) c’est quoi le plus lourd ? Un kilo de plumes ou un kilo de plomb ?

  • (recette de cuisine) verser 1 tasse de carottes pour 2 tasses de farine.

  • (travail) j’ai 5 jours de boulot pour 2 jours de repos

  • etc, etc.

La mesure, c’est un truc qu’on prend comme référence pour nous permettre de comparer des choses entre elles…

  • la référence du kilo pour comparer des poids,

  • la référence de la tasse pour comparer des volumes,

  • la référence du jour pour comparer des « temps »,

  • etc, etc…

Alors en musique ? C’est la même idée ! (Mais bizarrement, un mot qu’on connaît très bien dans le quotidien devient étonnamment incompréhensible quand il est utilisé dans un autre domaine… !)

La mesure musicale est la référence pour comparer des tranches de « temps qui passe »…

Ou, comme dit la définition de tous-au-piano.com :

« la mesure permet de découper un morceau (comprenez : une œuvre musicale) en « portions » de temps équivalents. »

J’en entends certains soupirer… « humm ? Oui… Et donc… c’est utile ça ? »

Oh que oui !

2 – Concrètement, la mesure a d’abord une utilité visuelle.

Les blanches, les noires, les rondes, les croches et les croches pointées et les triolets, bref (il y en a trop pour tout citer)… Vous savez que le rythme utilise tout un tas de dessins différents pour représenter des longueurs de sons différentes, si bien qu’assez vite, ne serait-ce que visuellement, on peut perdre les pédales et ne plus savoir où on en est.

     Alors ?

Alors l’avantage des mesures sur une partition, c’est que ça fait des « cases » puisqu’on met des barres verticales qui coupent la portée et montrent ainsi les frontières de chacune. Du coup, les notes se retrouvent « rangées », comme par paquets, puisqu’on voit toutes celles qui font partie de la même mesure dans la même case !

     Qui est-ce qui disait qu’une mesure ça ne sert à rien ?

Même si ça n’a pas vraiment été pensé pour ça (et que l’essentiel n’est pas là non plus), l’organisation visuelle des notes par cases (grâce aux mesures et à leurs barres), ça aide bien les yeux à s’y retrouver déjà ! Et qui dit confort visuel et rapidité de lecture, dit sacré avantage pour être performant.

      Merci la mesure !

Cela dit, il est temps de passer à des considérations, enfin… à des utilités, plus importantes.

II – La mesure musicale,  un des outils nécessaires pour structurer le temps…

1 – La mesure musicale pour attraper le “temps qui passe”…

En fait, quand un prof vous explique avec enthousiasme que « la mesure (musicale) permet de découper la musique en portions de temps égaux », vous ne vous en rendez peut-être pas compte mais il touche au nerf de la guerre, enfin… au nerf de la musique : la relation entre le « temps de la musique » et le « temps qui passe ».

Ce que j’appelle le « temps qui passe », c’est ce temps insaisissable et invisible dans lequel nous vivons. Le principal problème qu’il nous pose, c’est qu’il nous échappe et c’est pour ça qu’à défaut de le sentir nous-même, en direct, on a inventé toutes sortes d’outils pour le mesurer (en secondes, en minutes et en heures avec les horloges par exemple… pour le découper en tranches de temps toutes égales !!!  ;-)). Ça nous donne l’impression de pouvoir l’attraper.

Or la musique est ce qu’on appelle un « art temporel », elle se crée et se déroule avec lui, en lui : le temps de la musique se superpose au temps qui passe.

Mais comment faire coïncider les deux avec précision (et non au petit bonheur la chance) ? Comment faire pour caler le temps de la musique dans le temps qui passe de façon structurée et reproductible à volonté !? … Grâce, entre autres, aux « mesures » (comme la mesure à « 2/4 » ou la mesure à « 6/8 ») !

Reprenons un peu plus avant : dans cette logique, on pourrait dire que les « temps » (musicaux cette fois ! Comme dans : 1 temps = 1 noire) sont un peu l’équivalent des minutes : une unité de durée assez courte et facilement utilisable.

Mais, de même qu’on a régulièrement besoin de plus grande précision et qu’on bascule à l’unité des secondes, en musique aussi il est souvent utile de passer à la subdivision (c’est à dire à l’unité de durée plus petite, qui divise généralement le temps musical en 2, en 3 ou en 4)…

Et bien sûr, l’inverse est aussi vrai : on a tout autant besoin de compter régulièrement par quart-d’heure au lieu de penser en minutes, ce qui, dans le domaine musical, revient à penser en mesures ! … des paquets plus gros regroupant 2, 3 ou 4 temps dans un seul ensemble.

1 bis – Intermède : pourquoi temps et mesures sont-ils des outils plus adaptés à la musique que les secondes et les minutes ?

C’est habituellement le moment où les élèves se lamentent « non mais c’est compliqué ! Pourquoi on n’a pas gardé en musique le système des secondes et des minutes qu’on connaissait déjà ? »

Vaste sujet qui déborde trop du cadre de cet article, mais pour répondre en quelques points pratiques :

  1. Pensez-vous qu’on pourrait jouer avec une montre collée à la partition ? Parce que c’est un fait : vous (comme n’importe qui d’autre), tout seul, sans l’aide de la petite aiguille, vous n’êtes pas en capacité de savoir exactement ce que ça dure, une seconde !

  2. Et puis comment ferait-on si une note devait durer 1 seconde et 34 centièmes ??? Ce serait impossible à calculer non ?! Or des notes avec des durées toutes biscornues comme ça, ça arriverait forcément ! Parce que…

  3. … pour servir toute la palette expressive de la musique, impossible de se contenter uniquement de notes qui feraient toutes 1 ou 2 secondes pile !

  4. Alors que, grâce au « temps » (… celui qu’on bat avec la pulsation) et à la mesure, on se paye le luxe de garder la régularité des secondes et des minutes (ce qui permet de se repérer et de compter le temps qui passe !), mais avec un super avantage en plus : on peut adapter leur durée réelle à nos besoins (ceux de la musique), à nos ressentis (de musicien), sans se préoccuper d’un chronomètre insensible et rigide !

2 – La mesure a une utilité rythmique 🙂

En espérant que vous entrevoyez l’idée, revenons donc à nos moutons. L’intérêt des mesures ? Vous faire des tranches de temps qui passe, toutes égales…

    Et ? … Et oui c’est utile !

Vous savez bien que le principe du rythme, c’est que les blanches, les noires, et tout ça (les différentes longueurs de sons) fonctionnent par équivalences : additionner le temps que durent deux noires revient au même que le temps que dure une blanche ; ou encore, dans le temps que dure une ronde, on peut mettre les 8 temps que durent 8 croches ; etc…

Or comme l’un des intérêts de la musique, c’est sa variété rythmique : la plupart du temps, tous ces rythmes (et donc tous leurs dessins) sont mélangés ! Un vrai bazar !

Mais ! Grâce à la mesure, on peut être sûr que tout ce qu’on voit entre les deux barres fait, quand on additionne le tout, le même temps que tout ce qu’on voit dans la mesure d’à côté : une sacrée aide pour mettre de l’ordre dans ce fouillis de durées :-))

… Et même mieux ! Quand on sait déchiffrer les chiffres cabalistiques qui sont au début de la partition (le chiffrage), on sait à l’avance quelle équivalence de durée on va trouver dans chaque mesure !

III – Enfin le vrai secret à savoir sur la mesure musicale !

La mesure… ? Si vous avez bien retenu les précédentes explications, vous pourriez dire : « découpage mathématique du temps qui passe, utile pour organiser le temps de la musique et décoder rapidement les rythmes ».

Bravo, c’est bien. Mais, avouons-le, c’est super …ennuyeux (!). On est loin des passions, de l’expressivité de la musique qui nous emportent dans des tourbillons d’émotions, nous entraînent dans des mondes fougueux, romantiques, rêveurs, inquiétants, dansants, infinis…

Allez… vous voulez une (très) bonne nouvelle ? La mesure, ce n’est PAS ennuyeux ! C’est un des ingrédients magiques qui créent cette passion musicale, qui créent ce mouvement irrésistible qui nous emporte dans les tourbillons d’émotions et compagnie. Ah ! Vous ne vous y attendiez pas à celle-là ! Mais oui, comprendre la mesure, c’est se mettre à l’unisson du cœur de la musique et c’est ce que je vais essayer de vous expliquer maintenant, à l’aide d’une petite histoire préliminaire !

1 – Chaque monde a son propre rythme : les petites sirènes vs les humains ;-))

Si on compare la vie des hommes et celle des petites sirènes (!) on constate que nous avons beau vivre sur la même planète… nos vies sont quand même très différentes.

Pour schématiser, nous, les humains, nous nous activons à peu près pendant 12 heures et ne bougeons plus les 12 heures suivantes, avant que le cycle ne recommence. Normal : on ne peut pas ignorer le rythme jour / nuit dans lequel nous vivons.

Et puis, sur nos 12 heures d’activités journalières, la première (aïe ! le réveil) est dans une énergie basse, les 3 suivantes montent en flèche et sont très énergiques, l’heure qui suit le repas fait comme un trou, celles de fin de journée sont tranquilles et calmes… bref ! Toutes nos heures font 60 minutes chacune, mais toutes nos heures ne sont pas de la même « qualité »… et on ne peut pas franchement faire autrement puisque ce cycle énergétique est lié aux rythmes physiologiques de notre corps (les cycles de digestion, de production d’hormones, etc.).

Et les petites sirènes alors ? Et bien les petites sirènes, elles, s’activent seulement 6 heures avant de se reposer les 6 suivantes…

Ah bon ???

Bah oui, la lumière ne rentre pas dans les profondeurs marines, donc on se fiche de savoir s’il fait jour ou nuit. Par contre, ce qui est sensible, c’est l’histoire des marées montantes et des marées descendantes !

Et puis, comme nous, dans leurs 6 heures d’activité, les petites sirènes font tout un tas de choses. Par contre, en ce qui les concerne, la 1er heure d’activité explose brutalement d’énergie, la 2e et la 3e redescendent tout doucement jusqu’au très calme avant de recommencer le cycle. Et n’allez pas croire qu’elles ont le choix non plus : pour elles aussi, les différentes « qualités » de leurs heures sont intimement liées à leurs rythmes physiologiques. Mais puisqu’elles se nourrissent de plancton, et que leurs hormones et compagnie sont des hormones de sirènes… forcément, cela influence leurs cycles d’énergie autrement que chez nous. 😉

2 – Au delà des apparences… l’ADN secret de la mesure musicale.

Qu’est-ce donc que cette histoire nous dit ?

Cela nous dit qu’en apparence, les hommes et les sirènes fonctionnent sur le même modèle : ils partagent la même planète, ils utilisent le système des heures pour compter le temps, ils alternent des périodes d’activité et des périodes de repos dans leur vie, etc… Mais imaginez un humain qui parte vivre au monde des petites sirènes : il serait complètement perdu ! Il ne comprendrait rien de rien ! (Ce qui serait tout aussi vrai dans l’autre sens, si une petite sirène voulait retrouver son prince charmant sur la terre ferme ;-)). Parce que pour vraiment comprendre le rythme des sirènes (ou des humains), il faut comprendre et faire sien les cycles d’énergie qui façonnent ce rythme, ces variations qui colorent, modèlent tout ce qu’elles font.

     Alors, le lien avec les mesures ?

Comme dans notre histoire, en apparence, une mesure ou une autre, toutes fonctionnent sur le même modèle :

→ elles appartiennent toutes au même monde-Musique,

→ elles se servent toutes du système des « temps musicaux » pour organiser leurs activités,

→ elles travaillent toutes de la même manière en regroupant de façon régulière des groupes de temps,

→ et elles sont toutes animées par un tas d’activités qui consistent à porter des sons longs, des sons courts… c’est à dire, toutes sortes de rythmes.

Mais quand on en reste là, on oublie l’essentiel : les cycles d’énergie qui les traversent, qui façonnent différemment chaque temps de la mesure en question, qui contraignent les rythmes qui s’y trouvent… et qui font que malgré les apparences, chaque type de mesure est un monde très spécial, unique, aussi différent des autres mesures que le monde des sirènes est différent de celui des Hommes !

Alors qu’à l’inverse, si on accède à ce mouvement secret, à cet ADN énergétique de la mesure, on découvre toutes les qualités propres à chaque temps et on rentre dans une sorte de danse qui éclaire toute la construction interne de la musique ! La mesure est le relief qui révèle le sens musical.

J’espère bien qu’à ce niveau là, vous êtes en train de rêver… Et que de mon côté, je vais être capable de transformer votre rêve en réalité : partons à la découverte des différents monde-mesures :-))

3 – Illustration sonore…

Une façon radicale pour se rendre compte de la différence entre une musique interprétée “sans mesure” (c’est à dire sans tenir compte de l’énergie qu’une mesure impose) et une “avec mesure”… consiste à comparer un même morceau de musique joué par une machine qui ne prend pas en compte cet ADN énergétique (ici, musescore) et la version d’un grand artiste…

Ecoutez vous-même !

  • Dans la première version (désolée pour la qualité du son), la machine s’applique à donner exactement la même “énergie” à chaque note. On ne sent aucun relief, aucun mouvement ! Même du Chopin devient insupportable 🙁
  • Version 2, Horowitz, pardonnez du peu… l’un des plus grands pianistes 🙂

C’est une question “d’interprétation”  ? Oui tout à fait, et c’est la mesure qui, entre autres, guide et nourrit l’interprétation… !

IV – Et dans la vie, ça se danse comment une mesure musicale ?

En fin de compte, une définition bien plus intéressante de la mesure (mais qu’on ne trouve jamais nulle part !), ça pourrait être :

« Mouvement (cyclique) qui structure la musique grâce aux différentes qualités d’énergie qu’elle lui imprime ».

(et là, normalement, comme vous avez tout suivi, cette phrase d’apparence terrible vous est tout à fait et facilement compréhensible, n’est-ce pas ?)

Mais bon, encore plus intéressant qu’une définition intéressante, c’est ce que ça veut dire dans la pratique ! Et pour ça…. ?

1 – Etape 1 : sentir et s’approprier les “différentes qualités d’énergie” qui traversent la mesure musicale 🙂

Pour ça on commence par l’étape 1 : sentir et s’approprier les « différentes qualités d’énergie » !

Les « différentes qualités d’énergie » principales et fondamentales sont au nombre de 3.

  1. Il y a d’abord la phase d’accumulation d’énergie.

    Vous vous souvenez de vos cours de saut en longueur à l’école ? La phase d’accumulation, c’est le moment de la course, de l’accélération. Ou si vous pensez au tir à l’arc, ce serait quand vous préparez votre arc.

  2. On a ensuite le moment crucial de l’élan final, ce moment où nos réserves d’énergie sont au summum de leurs capacités et nous permettent de nous projeter vers notre objectif.

    Cela correspond à l’appui du pied d’appel, l’impulsion qui vous propulse dans les airs pour votre saut en longueur ; ou au bras qui tend la corde de l’arc jusqu’à son seuil d’élasticité…

  3. … pour enfin relâcher, atteindre, atterrir, donner : une énergie qui explose mais, ce faisant, se vide aussi.

    Quand les pieds touchent enfin terre après le vol plané du saut ; quand le bras relâche finalement la corde et fait fuser la flèche…

    … on sent bien que c’est fort, que c’est le moment le plus important de toute l’histoire, et pourtant c’est aussi un aboutissement après lequel « on n’a plus rien en stock » : on a atteint la cible et suite à ça il faut recommencer à accumuler de l’énergie. Vous voyez ?

Évidemment, dans le feu de l’action, toutes ces étapes s’enchaînent, et (pour finir dans les comparaisons sportives) en réalité on « rebondit » d’une énergie à l’autre. Mais avoir une conscience nette de chaque étape reste un travail essentiel au départ (et qui correspond aussi au mode d’entraînement des sauteurs, des tireurs, et d’une façon générale des sportifs !).

Il me semble qu’on sent particulièrement bien cet enchainement d’énergies aux qualités variées dans les valses. Ici, le célèbre Danube Bleu de J. Strauss fils.

2 – Etape 2 : comment l’énergie organise la mesure musicale !

Bien sûr il s’agit maintenant de faire le lien entre les différentes qualités d’énergie et la mesure !

> Dans une mesure, ces différentes énergies se répartissent sur les temps : les temps « forts », et les temps « faibles ».

     A votre avis ?

Le temps fort, c’est le niveau d’énergie 3, le moment où on donne tout, où on lâche toute l’énergie accumulée : le temps fort est le moment important qu’on vise… et dans une mesure, c’est toujours le 1er temps !

Et les temps faibles… c’est tous les autres ! Même si, à mon humble avis, le nom de « temps faible » est malheureusement un nom un peu réducteur puisque finalement, dans cette histoire, le temps faible peut en réalité avoir 2 qualités d’énergie sensiblement différentes (soit la qualité d’énergie 1, soit la qualité d’énergie 2 !).

     Donc dans une mesure à 2 temps par exemple, on a :

  • Temps no 1 = temps fort
  • Temps no 2 = temps faible (et là, la phase d’accumulation de l’énergie (phase 1) se mélange avec la prise d’élan final (phase 2)).

     Dans une mesure à 3 temps par contre, on a :

  • Temps no 1 = temps fort
  • Temps no 2 = temps faible (accumulation de l’énergie).
  • Temps no 3 = temps faible (prise d’élan finale)

Ok, ok !

3 – Y aurait pas comme un problème ?

Maintenant, en voyant ça, si j’étais à votre place il y a quand même une question que je me poserais… : comment on peut « tout donner » sur le 1er temps quand on commence un morceau ? Pour lâcher toute son énergie, encore faut-il en avoir pris au préalable, et si c’est le début, je n’ai pas eu le temps de prendre quoi que ce soit non ?! (humm… ? est-ce que c’est une question que vous vous étiez posée ça ?)

Eh bien vous avez raison de faire cette remarque ( 😉 !!) et c’est en partie pour ça que les musiciens prennent du temps de silence avant de se lancer dans la musique : même si ça ne se voit pas ou que ça ne s’entend pas encore, il se mettent déjà en harmonie avec les cycles d’énergie de la mesure, et ce, AVANT de commencer à jouer la moindre note.

Sacha Guitry aurait dit : « le silence qui suit Mozart, c’est encore du Mozart »… et moi je vous dis : « le silence qui précède toute musique doit déjà être de la musique » (peut-être que je serai célèbre un jour aussi avec cette citation ! 😀 ou qu’elle a déjà été dite par un grand artiste mais que je ne le sais pas encore… 😕 ).

4 – Remarquez qu’il y a tout de même des subtilités !

C’est donc un fait (validé par la physique d’ailleurs !) : pour investir un premier temps, pour qu’il reçoive l’énergie nécessaire à le rendre “fort” (temps fort) il faut avoir accumuler de l’énergie avant.

Mais j’ai aussi dit qu’en réalité on « rebondit » d’une énergie à l’autre et parfois, ces rebondissements deviennent tels qu’on ne sait plus trop dire si ce sont les temps faibles qui mènent au temps fort, ou si c’est le temps fort qui engendre les temps faibles…

Dans cette interprétation du prélude pour violoncelle de Bach, on sent plus les temps faibles comme la suite, l’écho, ce qui découle du temps fort… que comme une prise d’élan qui y conduit.

Quoi que… ?

C’est bien là la beauté de la rencontre entre un être humain et la musique : notre complexité plus sa richesse, ça donne un arc-en-ciel de subtilités dans la façon de réaliser le mouvement profond de la musique (donc de la mesure) !

5 – Vous lisiez ? et bien dansez maintenant ! 🙂

Allez, je finis en vous expliquant comment initier ce travail chez vous sans transformer votre salon en piste de saut en longueur (ce qui ne serait pas donné à tout le monde).

→ DANSEZ vos mesures !

Le principe : un temps fort doit correspondre à un grand pas qui déplace tout votre corps, un temps faible à un petit pas qui bouge peu.

     Par exemple, pour une mesure à 2 temps :

  • un grand pas à droite / le pied gauche rejoint le pied droit (mais ne prend pas le poids du corps pour pouvoir repartir)

  • un grand pas à gauche / le pied droit rejoint le pied gauche (mais ne prend pas le poids du corps pour pouvoir repartir)

  • etc…

     Ou pour une mesure à 3 temps :

  • un grand pas à droite / le pied gauche rejoint le pied droit (et cette fois prend bien le poids du corps) / le pied droit marche sur place

  • un grand pas à gauche / le pied droit rejoint le pied gauche (de nouveau, prend le poids du corps) / le pied gauche marche sur place

  • etc.

Et n’oubliez jamais : un mouvement n’est vraiment efficace que si vous avez conscience de ce que vous faites ! Soyez dans le ressenti de vos déplacements, de vos qualités d’énergie, et n’oubliez pas de mettre la bonne intention en fonction du numéro de temps (temps fort, temps faible d’accumulation, temps faible de prise d’élan) !

Musiques et tutos de danse pour vous entrainer ! 😀

Le 2 (4) temps (pas trop vite) :

  • une musique (ne prendre que jusqu’à 2 minutes)
  • un tuto de “branle double” (danse du Moyen Age), qui correspond à la mesure à 4 temps

Le 3 temps rapide :

  • une musique
  • un tuto de valse, qui correspond à la mesure à 3 temps

Tous droits réservés. Contenu protégé par les droits d’auteur – enregistré au Copyright.

L’article Mesure (musicale) : secrets intimes… est apparu en premier sur Les clefs du solfège..

]]>
https://les-clefs-du-solfege.com/mesure-musicale/feed/ 0
Rythme https://les-clefs-du-solfege.com/rythme/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=rythme https://les-clefs-du-solfege.com/rythme/#respond Sat, 24 Aug 2019 08:52:00 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=298 En musique, le mot rythme a un sens très précis : on ne peut pas l'utiliser comme un "mot fourre-tout"...

L’article Rythme est apparu en premier sur Les clefs du solfège..

]]>

Vous avez dit “rythme” ?  On me répond : “Bien sûr que je sais ce que c’est !”

> … et cela reflète bien le problème ! Le mot “rythme” est un mot que tout le monde utilise à toutes les sauces, dans tous les domaines de la vie… mais en musique, il a un sens très précis qu’on n’utilise pas à l’aveuglette ! Alors si vous voulez entrer dans le monde des musiciens, il va falloir accepter de vous pencher sur la question… et, que diriez-vous qu’on le fasse ensemble ?

Dans cet article :

I – “Rythme” ? LE mot musical que tout le monde croit connaître….

Le mot “rythme est un mot que tout le monde utilise et croit connaître… alors que c’est peut-être le mot musical le plus mal utilisé et le plus confus de tous chez les apprentis musiciens.

1 – Le rythme, en vrai, vous connaissez.

” ta ta ta taaaaaaa……. ta ta ta taaaaaaaaa……” 

4 notes célébrissimes pour le début de la 5e symphonie de Beethoven que tout le monde reconnaît grâce …à leur rythme !!

     >   3 notes très courtes, et la 4e très longue !

(et si vous ne voyez pas de quoi je parle, dépêchez-vous d’utiliser « SOS youtube » avec le lien ci-contre parce qu’il n’est pas envisageable que vous mouriez accidentellement cette nuit sans avoir connu ça !)

… alors le rythme, c’est la « durée variable des sons qui s’enchainent ».

Ça, c’est la phrase qui fait peur mais lisez la suite, ça va passer.

  1. On parle de « durée » : oui, une note « dure » dans le temps, sinon, c’est bête à dire, mais comment ferait-on pour l’entendre ?!!
  2. Chaque note a besoin de temps donc, mais elle peut être courte, ou au contraire très longue, ou seulement longue, ou super méga courte, etc. c’est à dire que les durées des notes sont « variables »… et heureusement ! Essayez de chanter votre chanson préférée en faisant une note par seconde… il n’y a plus QUE des durées « égales » (adieu les durées « variables ») et dites-nous un peu si ça vous plait toujours !

> Finalement le rythme, c’est la durée variable des sons, et comme pour faire une musique, il y a plusieurs sons qui s’enchainent !!!… c’est la « durée variable des sons qui s’enchainent ».

  • La flèche représente le temps qui se déroule (de gauche à droite !)
  • Les “points” et “traits” au-dessus, ce sont les notes… qui sont plus ou moins longues !

Ici, on a donc le dessin du fameux “ta ta ta taaaaaaaaa” : rythme de la 5e Symphonie de Beethoven 🙂

2 – Le rythme est un puissant moyen d’identification !

Quand on y pense, c’est fou !

Le rythme est un moyen si puissant de créer une identité unique qu’on en a fait le fondement du morse :

  • 3 sons brefs = S 
  • 3 sons longs = O
  • 1 bref suivi de 1 long = A

bref… Notre cerveau est très fort pour reconnaître les différentes combinaisons de sons longs et / ou courts, c’est à dire que nous sommes très forts pour reconnaître les rythmes.

3 – Le sens précis et limité du mot “rythme” en musique :

Contrairement au langage courant, en musique le mot rythme a un sens très précis et limité…

Alors quand les gens vous disent « j’adore ! trop rythmée cette musique !! »… hé bien… si on veut parler de façon précise, ça ne veut rien dire ! A partir du moment l’où on utilise DES sons, DES notes… il y a forcément DU rythme ! Il peut être répétitif ou varié, donner une impression de rapidité ou de lenteur, mais même le chant grégorien est rythmé ! Et oui !

Mais alors de quoi parle-t-on pour les musiques qui nous font bouger (les fameuses « musiques trop rythmées ») ? En réalité, dans cette expression, on fait bien plus référence à la manière dont la PULSATION est MISE EN VALEUR qu’aux « longueurs variées des notes ». Le rythme, c’est vrai, est un des éléments qui contribue à rendre la pulsation facile à repérer mais l’instrumentation, le tempo, l’organisation des phrases mélodiques par exemple, jouent aussi un rôle important.

II – La pulsaaa.. QUOI ? … la “PULSATION” !

1 – Pulsations et test préliminaire…

Faites le test : mettez-vous à 3 ou 4 amis et essayez de faire tous ensemble le rythme dessiné ci-dessous :

1 note longue / 2 notes courtes / 2 notes longues*

→ avez-vous réussi à être ensemble sans rien vous dire à l’avance ?

Je connais déjà la réponse : non ! Et c’est simplement impossible !!! Si vous pensez avoir réussi, soit vous n’avez pas écouté le résultat (parce qu’il n’est pas toujours facile de faire quelque chose tout en restant à l’écoute), soit vous avez « triché » sans vous en rendre compte.

Car qu’est-ce qui vous permet de savoir ce que veut dire « c’est long » ? qu’est-ce qui vous permet de savoir ce que veut dire « c’est court » ?

  • 1 note longue,
  • 2 notes courtes,
  • 2 notes longues…

comme dans le thème du 2e mvt de la 7e symphonie de Beethoven … c’est beeaaauuuu !!!! ( mais je ne pouvais pas vous le dire avant de faire le test ! Ça aurait été de la triche ;-))

2 – Le rythme se cale par rapport à un repère : la pulsation !

Explications : pour être ensemble à plusieurs dans le temps, il faut un REPÈRE qu’on puisse partager. Pour être ensemble à plusieurs dans le temps, il faut pouvoir être précis, donc il faut pouvoir se mettre d’accord sur « ce que veut dire » c’est long, c’est court… et ça, c’est le rôle de la PULSATION !

Pulsation : définition qui fait d’abord très peur alors on ne la mettra qu’après des explications… parce que dans la pratique, c’est pourtant le plus simple à sentir !

3 – La pulsation, vous connaissez (aussi) !

Lorsque vous êtes à un concert et que le chanteur interprète « Tutti Frutti » (le tube rock’n roll de Little Richard, mais c’est tout aussi vrai avec n’importe quelle chanson qui vous fait danser), vous vous mettez à taper dans les mains ou à sauter sur place… et félicitations, ce que vous faites là, c’est la pulsation !

Lorsque vous entendez le « Stand up, Get up » de Bob Marley à la radio et que votre tête se met à bouger ou votre pied à taper, vous ne le saviez pas mais vous êtes encore en train de marquer la pulsation.

Dans la grande majorité des chansons de “musiques actuelles”, la batterie martèle la pulsation, ce qui la rend spécialement “audible”. Je veux dire qu’il est bien plus facile de frapper dans ses mains (la pulsation donc) pour accompagner avec enthousiasme Seven Nation Army de The White Stripes, plutôt que l’Après midi d’un faune, de Claude Debussy !

3 – Pulsation : définition.

Finalement, la pulsation est comme le squelette du rythme : c’est un repère régulier qui structure le temps qui passe… et permet de « poser le rythme dessus », « d’organiser le rythme par rapport à ce repère ».

On arrive à la définition de mon cru (et si j’ai bien fait mon travail, maintenant ça ne devrait plus vous faire peur) :

« battement régulier qui découpe le temps en morceaux égaux et permet de caler le rythme »

4 – Conclusion…

Dans un premier temps, si vous voulez parler comme un “vrai musicien”, faites donc déjà attention à ne pas confondre “rythme” et “pulsation”… restera à vérifier votre notion de tempo et on aura déjà fait un bon tour de la question 😉

Tous droits réservés. Contenu protégé par les droits d’auteur – enregistré au Copyright.

L’article Rythme est apparu en premier sur Les clefs du solfège..

]]>
https://les-clefs-du-solfege.com/rythme/feed/ 0
A cappella … 🤓 https://les-clefs-du-solfege.com/a-cappella/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=a-cappella https://les-clefs-du-solfege.com/a-cappella/#respond Sun, 17 Feb 2019 15:11:11 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=87 Tous droits réservés. Contenu protégé par les droits d’auteur – enregistré au Copyright. Retour #DicoAudio 1 – A cappella, définitions : A cappella, définition (presque) sérieuse : quand on chante (la voix donc) sans AUCUN accompagnement instrumental (pas de piano, pas de violon, pas d’accordéon, pas de guitare, bref… RIEN) A cappella, définition imagée :…

L’article A cappella … 🤓 est apparu en premier sur Les clefs du solfège..

]]>

Tous droits réservés. Contenu protégé par les droits d’auteur – enregistré au Copyright.

1 – A cappella, définitions :

A cappella, définition (presque) sérieuse :

quand on chante (la voix donc) sans AUCUN accompagnement instrumental (pas de piano, pas de violon, pas d’accordéon, pas de guitare, bref… RIEN)

A cappella, définition imagée :

« la voix toute nue »

🎼  Un exemple : Josquin Desprez (dont l’orthographe du nom est variable parce que le gars a vécu entre 1450 et 1521)… avec son top tube : « Mille regretz » ! Et même les collégiens (enfin pas tous, je vous rassure) trouvent cette musique zen, apaisante, belle… c’est dire s’il a réussi son coup !

2 – A cappella, origine :

A cappella vient de l’italien « alla cappella » dont la traduction veut dire : « à la chapelle »

En effet, pendant longtemps (pour faire simple), les instruments étaient interdits dans les églises… donc la musique religieuse ne pouvait se faire QUE avec la voix… or écrire exclusivement pour voix donne un « effet » caractéristique : on l’a nommé en référence au lieu de culte qui l’imposait ! On a par la suite gardé ce vocabulaire même si écrire pour voix « a cappella » n’a très rapidement plus eu rien à voir avec la contrainte de « la chapelle ». 

🎼  L’exemple historique : le « chant grégorien » (la moitié des gènes de toute notre musique occidentale quand même !), toujours d’auteur(s) anonyme(s) (ou est-ce une création collective ? car il faut dire qu’entre le VIIIe et le XIIe siècle, on n’est pas du tout branché reconnaissance personnelle et droits d’auteurs, encore moins si c’est pour la mission suprême de servir la parole divine ! …)

Imaginez que cela a représenté le quotidien des croyants pratiquants, du Moyen Age à l’époque de nos grand-parents (c’est à dire jusqu’au concile de Vatican II en 1962)… !

3 – Pourquoi chanter “a cappella” ?

La liste est longue et non exhaustive ! On peut chanter a cappella

  • parce que c’est pratique ! On a tous notre voix en permanence avec nous, ce qui n’est pas le cas des instruments… et en plus, on peut se servir de notre voix tout en faisant autre chose, ce qui n’est pas le cas des instruments non plus ! … ça donne par exemple les chants de travail, les negros spirituals, un certain nombre de musiques traditionnelles, … mais aussi tout le répertoire arrangé pour chorale !

  • pour respecter une symbolique : par exemple la pureté de la voix (le souffle, cadeau divin) contre l’impureté des instruments (fabrication de l’homme, imperfection) … comme dans les musiques rituelles et religieuses.

  • pour l’esthétique : le « timbre* » homogène que cela crée.

  • pour le jeu : le plaisir du travestissement de la voix, de l’imitation

… et j’en ai sûrement oublié…

🎼  Vous l’avez compris, un vaste répertoire vous attend… mais pour aujourd’hui, un exemple très actuel, dont l’effet est bluffant grâce à la technique de « beat box » (imitation de la batterie avec la bouche et le souffle) que permet l’utilisation des micros :

4 – Par exemple…

Maintenant que vous êtes incollable sur la notion d’a cappella… quelques exemples variés pour illustrer ce vaste répertoire !

🎼  Dans la catégorie musiques traditionnelles, les mythiques voix bulgares :

🎼  Dans la catégorie des musiques pour aider au travail… les si émouvantes “Work Songs” des blacks américains, créées pendant l’esclavage :

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à la newsletter et recevez des contenus exclusifs !

L’article A cappella … 🤓 est apparu en premier sur Les clefs du solfège..

]]>
https://les-clefs-du-solfege.com/a-cappella/feed/ 0