A cappella 
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17 février 2019 0 Par Sophie M.

1 – A cappella, dĂ©finitions :

A cappella, définition (presque) sérieuse :

quand on chante (la voix donc) sans AUCUN accompagnement instrumental (pas de piano, pas de violon, pas d’accordĂ©on, pas de guitare, bref
 RIEN)

A cappella, définition imagée :

« la voix toute nue »

đŸŽŒ  Un exemple : Josquin Desprez (dont l’orthographe du nom est variable parce que le gars a vĂ©cu entre 1450 et 1521)
 avec son top tube : « Mille regretz » ! Et mĂȘme les collĂ©giens (enfin pas tous, je vous rassure) trouvent cette musique zen, apaisante, belle
 c’est dire s’il a rĂ©ussi son coup !

2 – A cappella, origine :

A cappella vient de l’italien « alla cappella » dont la traduction veut dire : « Ă  la chapelle »

En effet, pendant longtemps (pour faire simple), les instruments Ă©taient interdits dans les Ă©glises
 donc la musique religieuse ne pouvait se faire QUE avec la voix
 oui, la voix “toute seule”, “toute nue” ! On a donc nommĂ© cette façon d’écrire (le fait technique de ne pas rajouter d’instruments en complĂ©ment de la voix) en rĂ©fĂ©rence au lieu de culte qui l’imposait !

Sauf que, mĂȘme si la raison venait d’une contrainte extĂ©rieure, Ă©crire exclusivement pour voix donne un « effet » sonore spĂ©cial, une “couleur” de musique caractĂ©ristique ! Et ça, certains compositeurs trouvaient intĂ©ressant (beau) de l’utiliser, mĂȘme quand ils Ă©crivaient des piĂšces sans rapport avec la religion et ses rĂšgles.

C’est comme ça qu’on a gardĂ© ce vocabulaire par la suite, mĂȘme si Ă©crire pour voix « a cappella » n’a trĂšs rapidement plus eu rien Ă  voir avec la contrainte de « la chapelle ».

đŸŽŒ  L’exemple historique : le « chant grĂ©gorien » (la moitiĂ© des gĂšnes de toute notre musique occidentale quand mĂȘme !), toujours d’auteur(s) anonyme(s) (ou est-ce une crĂ©ation collective ? car il faut dire qu’entre le VIIIe et le XIIe siĂšcle, on n’est pas du tout branchĂ© reconnaissance personnelle et droits d’auteurs, encore moins si c’est pour la mission suprĂȘme de servir la parole divine ! 
)

Imaginez un peu (je simplifie mais quand mĂȘme) que cela a reprĂ©sentĂ© le quotidien des croyants pratiquants, du Moyen Age Ă  l’époque de nos grand-parents (c’est Ă  dire jusqu’au concile de Vatican II en 1962)
 !

3 – Pourquoi chanter “a cappella” ?

La liste est longue et non exhaustive ! Pour vous donner les raisons immĂ©diates auxquelles je pense, on peut chanter a cappella

  • parce que c’est pratique ! On a tous notre voix en permanence avec nous, ce qui n’est pas le cas des instruments
 et en plus, on peut se servir de notre voix tout en faisant autre chose, ce qui n’est pas le cas des instruments non plus ! 
 ça donne par exemple les chants de travail, les negros spirituals, un certain nombre de musiques traditionnelles, 
 mais aussi tout le rĂ©pertoire arrangĂ© pour chorale !

  • pour respecter une symbolique : par exemple la puretĂ© de la voix (le souffle, cadeau divin) contre l’impuretĂ© des instruments (fabrication de l’homme, imperfection) 
 comme dans les musiques rituelles et religieuses.

  • pour l’esthĂ©tique : le « timbre » (ce que j’appelais tout Ă  l’heure la “couleur” du son) homogĂšne que cela crĂ©e.

  • pour le jeu : le plaisir du travestissement de la voix, de l’imitation


 et j’en ai sĂ»rement oubliĂ©es


đŸŽŒ  Vous l’avez compris, un vaste rĂ©pertoire vous attend
 et pour premiĂšre illustration, un exemple trĂšs actuel, dont l’effet est bluffant grĂące Ă  la technique de « beat box » (imitation de la batterie avec la bouche et le souffle) que permet l’utilisation des micros


4 – Ou encore, par exemple


Maintenant que vous ĂȘtes incollable sur la notion d’a cappella
 quelques exemples variĂ©s pour illustrer ce vaste rĂ©pertoire !

đŸŽŒ  Dans la catĂ©gorie musiques traditionnelles, les mythiques voix bulgares :

đŸŽŒ  Dans la catĂ©gorie des musiques pour aider au travail
 les si Ă©mouvantes “Work Songs” des blacks amĂ©ricains, crĂ©Ă©es pendant l’esclavage :

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