Archives des #QuestionMusique - Les clefs du solfège. https://les-clefs-du-solfege.com/category/questionmusique/ Apprendre la musique sérieusement... mais autrement ;-) Tue, 08 Feb 2022 13:38:24 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.4 https://les-clefs-du-solfege.com/wp-content/uploads/2020/01/cropped-DC1-2-1-32x32.jpg Archives des #QuestionMusique - Les clefs du solfège. https://les-clefs-du-solfege.com/category/questionmusique/ 32 32 Rythme https://les-clefs-du-solfege.com/rythme/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=rythme https://les-clefs-du-solfege.com/rythme/#respond Sat, 24 Aug 2019 08:52:00 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=298 En musique, le mot rythme a un sens très précis : on ne peut pas l'utiliser comme un "mot fourre-tout"...

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Vous avez dit “rythme” ?  On me répond : “Bien sûr que je sais ce que c’est !”

> … et cela reflète bien le problème ! Le mot “rythme” est un mot que tout le monde utilise à toutes les sauces, dans tous les domaines de la vie… mais en musique, il a un sens très précis qu’on n’utilise pas à l’aveuglette ! Alors si vous voulez entrer dans le monde des musiciens, il va falloir accepter de vous pencher sur la question… et, que diriez-vous qu’on le fasse ensemble ?

Dans cet article :

I – “Rythme” ? LE mot musical que tout le monde croit connaître….

Le mot “rythme est un mot que tout le monde utilise et croit connaître… alors que c’est peut-être le mot musical le plus mal utilisé et le plus confus de tous chez les apprentis musiciens.

1 – Le rythme, en vrai, vous connaissez.

” ta ta ta taaaaaaa……. ta ta ta taaaaaaaaa……” 

4 notes célébrissimes pour le début de la 5e symphonie de Beethoven que tout le monde reconnaît grâce …à leur rythme !!

     >   3 notes très courtes, et la 4e très longue !

(et si vous ne voyez pas de quoi je parle, dépêchez-vous d’utiliser « SOS youtube » avec le lien ci-contre parce qu’il n’est pas envisageable que vous mouriez accidentellement cette nuit sans avoir connu ça !)

… alors le rythme, c’est la « durée variable des sons qui s’enchainent ».

Ça, c’est la phrase qui fait peur mais lisez la suite, ça va passer.

  1. On parle de « durée » : oui, une note « dure » dans le temps, sinon, c’est bête à dire, mais comment ferait-on pour l’entendre ?!!
  2. Chaque note a besoin de temps donc, mais elle peut être courte, ou au contraire très longue, ou seulement longue, ou super méga courte, etc. c’est à dire que les durées des notes sont « variables »… et heureusement ! Essayez de chanter votre chanson préférée en faisant une note par seconde… il n’y a plus QUE des durées « égales » (adieu les durées « variables ») et dites-nous un peu si ça vous plait toujours !

> Finalement le rythme, c’est la durée variable des sons, et comme pour faire une musique, il y a plusieurs sons qui s’enchainent !!!… c’est la « durée variable des sons qui s’enchainent ».

  • La flèche représente le temps qui se déroule (de gauche à droite !)
  • Les “points” et “traits” au-dessus, ce sont les notes… qui sont plus ou moins longues !

Ici, on a donc le dessin du fameux “ta ta ta taaaaaaaaa” : rythme de la 5e Symphonie de Beethoven 🙂

2 – Le rythme est un puissant moyen d’identification !

Quand on y pense, c’est fou !

Le rythme est un moyen si puissant de créer une identité unique qu’on en a fait le fondement du morse :

  • 3 sons brefs = S 
  • 3 sons longs = O
  • 1 bref suivi de 1 long = A

bref… Notre cerveau est très fort pour reconnaître les différentes combinaisons de sons longs et / ou courts, c’est à dire que nous sommes très forts pour reconnaître les rythmes.

3 – Le sens précis et limité du mot “rythme” en musique :

Contrairement au langage courant, en musique le mot rythme a un sens très précis et limité…

Alors quand les gens vous disent « j’adore ! trop rythmée cette musique !! »… hé bien… si on veut parler de façon précise, ça ne veut rien dire ! A partir du moment l’où on utilise DES sons, DES notes… il y a forcément DU rythme ! Il peut être répétitif ou varié, donner une impression de rapidité ou de lenteur, mais même le chant grégorien est rythmé ! Et oui !

Mais alors de quoi parle-t-on pour les musiques qui nous font bouger (les fameuses « musiques trop rythmées ») ? En réalité, dans cette expression, on fait bien plus référence à la manière dont la PULSATION est MISE EN VALEUR qu’aux « longueurs variées des notes ». Le rythme, c’est vrai, est un des éléments qui contribue à rendre la pulsation facile à repérer mais l’instrumentation, le tempo, l’organisation des phrases mélodiques par exemple, jouent aussi un rôle important.

II – La pulsaaa.. QUOI ? … la “PULSATION” !

1 – Pulsations et test préliminaire…

Faites le test : mettez-vous à 3 ou 4 amis et essayez de faire tous ensemble le rythme dessiné ci-dessous :

1 note longue / 2 notes courtes / 2 notes longues*

→ avez-vous réussi à être ensemble sans rien vous dire à l’avance ?

Je connais déjà la réponse : non ! Et c’est simplement impossible !!! Si vous pensez avoir réussi, soit vous n’avez pas écouté le résultat (parce qu’il n’est pas toujours facile de faire quelque chose tout en restant à l’écoute), soit vous avez « triché » sans vous en rendre compte.

Car qu’est-ce qui vous permet de savoir ce que veut dire « c’est long » ? qu’est-ce qui vous permet de savoir ce que veut dire « c’est court » ?

  • 1 note longue,
  • 2 notes courtes,
  • 2 notes longues…

comme dans le thème du 2e mvt de la 7e symphonie de Beethoven … c’est beeaaauuuu !!!! ( mais je ne pouvais pas vous le dire avant de faire le test ! Ça aurait été de la triche ;-))

2 – Le rythme se cale par rapport à un repère : la pulsation !

Explications : pour être ensemble à plusieurs dans le temps, il faut un REPÈRE qu’on puisse partager. Pour être ensemble à plusieurs dans le temps, il faut pouvoir être précis, donc il faut pouvoir se mettre d’accord sur « ce que veut dire » c’est long, c’est court… et ça, c’est le rôle de la PULSATION !

Pulsation : définition qui fait d’abord très peur alors on ne la mettra qu’après des explications… parce que dans la pratique, c’est pourtant le plus simple à sentir !

3 – La pulsation, vous connaissez (aussi) !

Lorsque vous êtes à un concert et que le chanteur interprète « Tutti Frutti » (le tube rock’n roll de Little Richard, mais c’est tout aussi vrai avec n’importe quelle chanson qui vous fait danser), vous vous mettez à taper dans les mains ou à sauter sur place… et félicitations, ce que vous faites là, c’est la pulsation !

Lorsque vous entendez le « Stand up, Get up » de Bob Marley à la radio et que votre tête se met à bouger ou votre pied à taper, vous ne le saviez pas mais vous êtes encore en train de marquer la pulsation.

Dans la grande majorité des chansons de “musiques actuelles”, la batterie martèle la pulsation, ce qui la rend spécialement “audible”. Je veux dire qu’il est bien plus facile de frapper dans ses mains (la pulsation donc) pour accompagner avec enthousiasme Seven Nation Army de The White Stripes, plutôt que l’Après midi d’un faune, de Claude Debussy !

3 – Pulsation : définition.

Finalement, la pulsation est comme le squelette du rythme : c’est un repère régulier qui structure le temps qui passe… et permet de « poser le rythme dessus », « d’organiser le rythme par rapport à ce repère ».

On arrive à la définition de mon cru (et si j’ai bien fait mon travail, maintenant ça ne devrait plus vous faire peur) :

« battement régulier qui découpe le temps en morceaux égaux et permet de caler le rythme »

4 – Conclusion…

Dans un premier temps, si vous voulez parler comme un “vrai musicien”, faites donc déjà attention à ne pas confondre “rythme” et “pulsation”… restera à vérifier votre notion de tempo et on aura déjà fait un bon tour de la question 😉

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Pourquoi avons-nous du mal à travailler régulièrement “notre musique” ? https://les-clefs-du-solfege.com/pourquoi-avons-nous-du-mal-a-travailler-regulierement-notre-musique/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=pourquoi-avons-nous-du-mal-a-travailler-regulierement-notre-musique https://les-clefs-du-solfege.com/pourquoi-avons-nous-du-mal-a-travailler-regulierement-notre-musique/#comments Thu, 22 Aug 2019 20:30:36 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=265 Le défi, quand on apprend la musique, est de travailler régulièrement... pourquoi traversons-nous des crises de découragement ?

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Pour progresser “en musique”, le gros défi sur lequel beaucoup se cassent les dents, c’est de travailler régulièrement. Pourquoi est-ce donc si difficile ?

Chapitre 1 – Les progrès et le découragement…

1 L’espoir et l’énergie de travail…

Notre psychologie est ainsi construite que nous réussissons à « faire des efforts » à la mesure des espoirs que l’on associe au résultat attendu. Ainsi, lorsqu’on se sent faire des progrès, lorsqu’on constate qu’on s’améliore, notre plaisir nous récompense et vient nourrir notre espoir que « oui », en travaillant on peut y arriver… ce qui nous donne l’énergie de refaire les exercices, de continuer à travailler, à apprendre.

Malheureusement, chez beaucoup d’amateurs (et encore très régulièrement chez les professionnels !), ce cercle vertueux peut se gripper !

Le problème ? Le décalage systématique (et parfois énorme) qu’il y a entre ce que le musicien imagine de la dose d’effort à fournir pour l’obtention d’un progrès… et la réalité !

2 – Pourquoi nous ne sommes pas capables d’évaluer correctement la dose de travail à fournir pour atteindre nos objectifs.

Mais pourquoi donc avons-nous tendance à sous-estimer la quantité et/ou la difficulté du travail à effectuer ? Parce que nous n’avons qu’une vision limitée des qualités exigées pour atteindre notre objectif.

> Explications : quand vous apprenez quelque chose de nouveau, sans même vous en rendre compte, vous vous servez de beaucoup de « petites briques » de compétences-connaissances déjà acquises… ou PAS !!! Or c’est selon la disponibilité et la solidité de ces petites briques que vous irez plus ou moins vite, que vous aurez plus ou moins besoin de travailler dur et/ou longtemps…

3 – Quelques exemples dans l’apprentissage de la musique :

  • pour avoir une lecture de notes fluide, cela présuppose d’avoir un regard large et posé… ! Est-ce que vous vous êtes jamais demandé si votre regard travaillait large et posé ???
  • Ou pour avoir une bonne pulsation, il est nécessaire d’avoir un bon ressenti de ses connexions sensorielles… ! Connaissez-vous quelqu’un qui s’interroge tous les matins sur la qualité de sa connexion sensorielle ???

Vous avez compris. Ce genre de compétences-connaissances se situe si profond au niveau de nos racines que personne, même pas vous, ne peut savoir à quel point elles sont développées… et à la suite, ne peut savoir à l’avance le temps que VOUS, et vous seul, allez mettre pour apprendre la lecture de notes ou développer votre sens du rythme : ces « petites briques » sont quasiment invisibles et presque toujours inconscientes ! Elles oeuvrent dans l’ombre, généralement sans que nous nous en apercevions.

4 – Pourquoi certains ont déjà “la musique dans la peau”…

Cette histoire de “petites briques” est d’ailleurs une partie de l’explication du mythe du « don naturel ». Celui dont on dit « qu’il a ça dans le sang » est surtout quelqu’un qui a, grâce à différents hasards, déjà intégré des manières de fonctionner utiles pour son activité…

L’inverse est tout aussi vrai. La vie, nos expériences, nos préférences sensorielles nous ont parfois donné des habitudes de fonctionnement qui ne sont pas du tout adaptées à notre objectif de musique… mais en faisant attention à cette part cachée et préalable à l’apprentissage, en explicitant et en travaillant ces petites briques qui permettent ensuite d’apprendre la musique avec les bons outils, on finit par y arriver 🙂

5 – Résumons nous :

Nous ne savons pas à l’avance si les briques de compétences-connaissances dont nous allons nous servir pour apprendre la musique sont déjà opérationnelles ou s’il faut les construire.

En conséquence, alors qu’on a un objectif très « simple » et compréhensible (apprendre à lire les notes de musique, apprendre à faire un rythme, jouer ce morceau, etc…), on se retrouve parfois avec des difficultés inattendues.

Le travail que l’on doit faire pour surmonter ces difficultés nous prend du temps, de l’énergie et semble éloigner notre rêve de réussite… ce qui peut malheureusement finir par nous décourager. Alors …

6 – En pratique, quelques conseils :

1) évidement en tout premier, dans la mesure du possible, essayez d’analyser, avec l’aide de votre professeur, si vous vous y prenez de la bonne manière, c’est à dire si vous avez et utilisez les bonnes « briques » préalables. Cela réduira forcément la quantité d’effort et d’énergie à fournir, et cela préparera la route pour continuer à progresser aussi loin que vous le voudrez. (Imaginez un nageur qui se met des poids au lieu de palmes au bout des pieds, ça vous illustrera le genre de handicap que vous vous mettez peut-être).

> Quelques exemples :

  • est-ce que vous apprenez par coeur un morceau parce que vous entendez sa musique (et non parce que vous repérez uniquement les touches sur le clavier ou l’instrument !) ?
  • Est-ce que, quand vous faites un rythme, vous le laissez envahir tout votre corps (au de lieu de limiter son ressenti à vos doigts et vos orteils) ?

2) lorsque vous vous attaquez à une nouvelle notion, un nouvel apprentissage qui vous mène un pas plus loin dans votre connaissance de la musique, ne vous projetez pas, ne partez pas avec des préjugés sur la facilité ou la difficulté de ce que vous avez à apprendre ; à la place, …

  • cherchez où est le plaisir du moment présent, là tout de suite (est-ce que ça vous calme ? Est-ce que vous trouvez ça beau ? Est-ce que ça vous amuse de relever le défi ?) ou, si vous n’arrivez pas à ressentir du positif à l’exercice, prévoyez une récompense à la fin de votre séance de travail pour vous féliciter du courage et de la détermination dont vous avez fait preuve.
  • fixez-vous un objectif pour la semaine uniquement : soit en terme de temps (j’en fais 5 minutes tous les jours, j’en fais 15 minutes 4 fois dans la semaine), soit en terme de qualité (j’en fais tant que je suis hyper concentré, attentif et content de le faire)… mais pas en terme de compétences…
  • parce que rappelez vous que quand on travaille, on progresse !
  • Et d’ailleurs, pour vous le prouver, mesurez objectivement vos progrès dans l’exercice travaillé (cherchez avec l’aide de votre prof ou d’un ami quels pourraient en être les critères). Pour cela, testez-vous toutes les 10 séances de travail environ sur le même thème, en sachant qu’il n’est pas conseillé d’avoir plus de 2 jours de pause entre deux séances de travail.

7 – “Le bonheur n’est pas une destination, c’est une façon de voyager”

En somme, cherchez à faire en sorte de profiter du voyage (« j’apprends ») pour nourrir votre plaisir à faire de la musique et votre plaisir à vous rapprocher de vos objectifs, plutôt que d’imaginer votre bonheur uniquement une fois arrivé à destination (« j’ai appris »)… C’est le meilleur antidote au “découragement” qui nous prend lorsqu’on se met à juger soi-même de son niveau (ou en l’occurrence de son “manque de niveau”).

… parce qu’en plus, si on y pense, est-ce que le jour où on n’a plus de progrès à faire existe seulement ??!

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Comment bien appliquer le solfège à l’instrument ? https://les-clefs-du-solfege.com/comment-bien-appliquer-le-solfege-a-linstrument-2/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=comment-bien-appliquer-le-solfege-a-linstrument-2 https://les-clefs-du-solfege.com/comment-bien-appliquer-le-solfege-a-linstrument-2/#respond Tue, 06 Aug 2019 15:17:01 +0000 https://les-clefs-du-solfege.com/?p=173 Tous droits réservés. Contenu protégé par les droits d’auteur – enregistré au Copyright. Retour #QuestionMusique La question est légitime : la première raison qui motive à faire du solfège est bien de servir pour l’instrument ! Mais… pour  beaucoup, ce n’est pas facile à mettre en oeuvre, pour de vrai, et c’est ce qui démotive…

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La question est légitime : la première raison qui motive à faire du solfège est bien de servir pour l’instrument ! Mais… pour  beaucoup, ce n’est pas facile à mettre en oeuvre, pour de vrai, et c’est ce qui démotive le plus à travailler à s’investir dans cette discipline.

En route pour un petit tour d’exploration d’une série de paramètres qui rentrent en compte pour comprendre “comment bien appliquer le solfège à l’instrument” !

 

Dans cet article :

I – Musique, musicien et instrument…

Commençons donc par quelques petites mises au point simples, mais pas inutiles (!), en guise de préliminaires.

1 – Le musicien est un artisan dont l’outil principal est l’instrument de musique.

Le piano, le ukulélé ou n’importe quel instrument de musique est un outil qui permet de “donner chair” à la musique, de la rendre “palpable”… Ce que Mozart ou Beethoven avaient dans la tête était magnifique, mais sans les musiciens pour le “réaliser” sur leurs instruments, personne n’aurait jamais pu le savoir ! DONC : l’instrument est l’outil qui rend la musique “réelle”, c’est à dire “audible” et “sensible”.

Le musicien est donc un “artisan” qui utilise au mieux son outil pour fabriquer la plus belle musique possible… mais encore faut-il savoir “ce qu’on doit fabriquer” ! Et pour ça il faut savoir décoder et respecter le “plan” qu’on reçoit, c’est à dire, pour les musiciens : la partition ! C’est là qu’on arrive au solfège… et à la question posée par Vincent.

2 – Le paradoxe de la musique écrite.

Partition… oui mais, quand on y pense : peut-on transcrire le mouvement de la musique dans le monde fixe de l’écrit ? Car si on y pense, il y a quand même quelque chose d’incroyablement “bizarre”, presque absurde, dans le fait d’écrire la musique !

La musique est quelque chose de “vivant”, elle évolue d’instant en instant, c’est un “mouvement” dans “le temps qui passe”… alors que l’écrit est au contraire un monde “fixe”, “figé” et qu’on peut englober d’un seul regard presque instantanément…

Rajoutez que la musique est un ensemble de paramètres extrêmement riches et on comprend qu’il ait fallu une succession de supers “intellectuels” au fil des siècles pour réussir à coder toute la variété de la réalité musicale via un langage si éloigné de sa nature ! Et même si chacun d’eux a toujours cherché les correspondances visuelles les plus “logiques” et “représentatives” que possible, la partition reste malgré tout une imbrication d’indices abstraits : complètement déconnectés de la matière, c’est à dire des indices déconnectés de notre corps !

3 – Autrement dit…

Maintenant que nous sommes d’accord sur le fait que ce que nous appelons “musique” correspond à deux choses complémentaires (la musique “réelle”, “sensible”, qu’on ressent dans son corps et dans ses tripes, et sa transcription graphique, “abstraite”, qui correspond à un codage très intellectuel), quelle est donc la difficulté pour l’apprenti musicien ?

II – Apprendre la musique : apprendre à faire dialoguer son intellect et son corps.

1 – Ce que veut dire “faire dialoguer corps et intellect”…

Pensez au cliché de l’intello : il est maigre, pas sportif pour un clou et ne sait même pas se faire cuire un oeuf ! Le cliché du manuel étant bien évidemment l’inverse…

Vous y êtes : le problème, quelle que soit l’activité visée, est encore et toujours de réussir à faire dialoguer notre intellect et notre corps de façon équitable ! d’effectuer cette transformation de l’un en l’autre et inversement…

Comment bien appliquer le solfège à l’instrument ? Ma première réponse va peut-être vous décevoir et pourtant, je vous assure que ses implications sont sans fin :

tout élément de solfège que vous apprenez, que vous décodez, doit devenir une réalité dans votre CORPS et dans votre SENSIBILITÉ

  • avant même de vous mettre à l’instrument
  • et bien sûr, quand vous êtes à l’instrument aussi !

(l’inverse étant évidemment tout aussi vrai : tout ce que vous sentez, ce que vous réalisez à l’instrument doit être COMPRIS et analysé…).

“Ouais bof” me répondent certains ! “Franchement, c’est une évidence assez inutile à rappeler : comment apprendre le rythme autrement qu’en le tapant sur la table ou dans les mains par exemple ? Le corps est toujours et forcément impliqué !”.

Et non… contrairement à ce qu’on pourrait croire, très peu de personnes intègrent réellement les notions musicales dans leur corps. Oui, oui ! Je vous assure qu’après plus de 20 ans d’enseignement, l’intégralité de mes élèves (oui, 100% !!! et moi tout autant si je ne fais pas attention) font d’abord “semblant” d’utiliser leur corps.

Nous ne le faisons pas exprès évidemment et je vous expliquerai le comment et le pourquoi plus tard, mais pour l’instant, soyons simplement d’honnêtes observateurs : même lorsque l’apprenti musicien “utilise” son corps, dans l’immense majorité des cas, ça ne s’inscrit pas pour autant “dans sa chair”, ça ne mobilise pas la totalité de ses cellules, c’est une utilisation “de surface”… et c’est là que les ennuis commencent, voire que le solfège se transforme en cauchemar !

2 –  Testez le niveau d’intégration corporelle de votre solfège.

Soyons pragmatiques : est-ce que cela vous concerne ? Pour le savoir, faites les tests suivants :

     1/ est-ce que vous êtes capable de chanter seul (donc sans l’aide de l’instrument, sans fausses notes et sans hésitations) votre partition instrumentale ? Si vous jouez d’un instrument polyphonique (un instrument qui joue plusieurs notes à la fois comme le piano), faites le travail avec la ligne de main droite, puis la ligne de main gauche.

     2/ est-ce que vous êtes capables de jouer votre morceau tout en “marchant” les pulsations en MÊME TEMPS ? (Pour ce test, marchez sur place (c’est plus facile que de faire x fois le tour de votre chambre !); soulevez tout le pied, pas seulement le bout avant ou le talon, et alternez jambe droite jambe gauche; relâchez bien le bassin pour laisser le reste du corps contribuer à ce mouvement; vous pouvez faire l’exercice assis avec les mêmes consignes… et en prime, chuuuut, ça vous fera un peu d’activité physique ;-)))

=> Si ces deux exercices vous perturbent, vous gênent, vous font faire des fausses notes… désolée, c’est que votre musique n’est pas assez incarnée, c’est que vous n’êtes pas à 100% dans votre corps quand vous vous transformez en musicien et il y a une déperdition de votre “solfège” quand vous cherchez à l’appliquer à l’instrument.

III – Conclusion : comment bien appliquer le solfège à l’instrument ?

Alors ? Difficiles ces exercices ? Est-ce que cela vous a motivé(e) ou découragé(e) ? Est-ce que vous vous êtes dit que c’était complètement saugrenu ou qu’il y avait là un potentiel intéressant ? Parce que, soyons clair, même si ces exercices ne sont pas les plus traditionnels du marché, je suis loin, loin, loin… d’être la seule à les proposer et à être convaincue de leur utilité ! (et si ça vous intéresse, il y en a encore beaucoup d’autres dans le même genre !).

Pour conclure donc, je souhaiterais rappeler ce que les coachs ont l’habitude de dire que la réussite tient dans la combinaison d’une multitude de détails… Plus vous prenez soin de chacun d’eux, mieux vous réussissez. C’est pourquoi, si je veux être honnête vis à vis de vous et espérer que vous puissiez vraiment vous servir de ces articles pour saisir de réelles clefs de travail, il y a beaucoup de choses à expliquer au-delà de cette petite introduction à la question “comment bien appliquer le solfège à l’instrument”.

Je me permets donc de transformer cette dernière partie en une suite de liens qui vous mèneront vers des articles à part entière (loin d’être tous écrits !) et qui traiteront chacun d’un “détail” en particulier. Il n’y a pas d’ordre spécifique pour les découvrir, cela risque surtout d’être l’ordre dans lequel je les écris !

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